Les impacts socioéconomiques des industries extractives sur les femmes, les jeunes et les personnes en situation de handicap

Résumé exécutif Après plus de 15 ans d’industrie minière à Madagascar, depuis le début des opérations de Rio Tinto/QMM dans le Sud du pays, le secteur est à un carrefour. D’une part, la demande de permis miniers ne tarit pas, notamment portée par la hausse des besoins en termes de minerais pour la transition énergétique1, et ce, même si la délivrance de permis est officiellement suspendue depuis 2011(2). D’autre part, la contestation des communautés locales et de la société civile est continue3, tandis que la loi portant sur la refonte du nouveau Code minier a été promulguée le 27 juin 2023(4). Tout cela dans un contexte d’appauvrissement croissant de la population et d’Objectifs de Développement Durables (ODD) qui semblent de plus en plus inatteignables. 1 L’Express de Madagascar, « Permis miniers : les nouvelles demandes acceptées par le BCMM », 09 décembre 2022, https://bit.ly/articleexpress https://bit.ly/exploitationminière 2 Actu, « La Chambre des Mines de Madagascar déplore le gel des permis miniers qui dure depuis 12 ans », 2 février 2024 https://bit.ly/orangeactuL’Express de Madagascar, « Madagascar : Secteur extractif – La délivrance des permis miniers patauge », 1 septembre 2023, https://fr.allafrica.com/stories/202309010289.html Dans ce contexte, il est indispensable de continuer à s’interroger sur le potentiel de contribution de cette industrie au développement du pays, mais aussi à mesurer son impact socioéconomique dans la lignée des travaux déjà entrepris sur le sujet (PCQVP-MG, 2022, 2020, Randrianarisoa, 2022a, 2022b, 2022c, 2021). Jusqu’ici, aucune étude portant sur les impacts des activités minières sur les différents groupes constituant une communauté minière – et notamment les plus vulnérables, n’avait été entreprise. Cette étude coordonnée par Publiez Ce Que Vous Payez – Madagascar (PCQVP-MG), réalisée avec l’appui de la Fondation Ford, comble ce vide et contribue à la mise en oeuvre de la vision mondiale de PCQVP (i.e. un agenda citoyen pour le secteur extractif). Elle fait partie intégrante d’une démarche visant à soutenir les organisations de la société civile éprouvées par la pandémie de Covid-19, surtout les personnes en situation de handicap, et à les aider à mieux comprendre et défendre leurs droits. Une méthode de recherche mixte (quantitative et qualitative), objective et scientifique a été mise en oeuvre ainsi qu’une exploitation de données secondaires et primaires, afin de permettre une triangulation de l’analyse. Quatre groupes ont été étudiés : les jeunes (hommes-femmes) sans handicap (18-24 ans), les personnes en situation de handicap (18-60+ ans), les femmes sans handicap (25-60 ans+), et enfin un groupe de référence, les hommes sans handicap (25-60 ans). L’objectif de ce projet est d’examiner si l’industrie extractive atténue, maintien ou au contraire aggrave les différences socioéconomiques par rapport au groupe de référence. Les résultats ont été analysés en fonction de la phase du processus extractif (avant/pendant/après extraction) ; et les impacts ont été mesurés en termes économiques et sociaux (santé, sécurité alimentaire, accès aux services de base) et sur la volonté de migrer. Quatre zones entre 0 et 20 km de sites liés à l’activité minière ont été choisies : « avant » (Toliara Sands), « pendant » (RT/QMM et Ambatovy-mine), et « après » extraction/transformation » (Ambatovy-usine). Cette étude montre que quelle que soit la phase d’exploitation de l’industrie extractive, les hommes de plus de 25 ans et sans handicap (groupe de référence) bénéficient le plus de la présence de l’industrie minière par rapport aux trois autres groupes. Les femmes et les jeunes semblent être dans une situation souvent comparable et moins satisfaisante à celle des hommes du groupe de référence ; alors que les personnes en situation de handicap ont tendance à être impactées encore plus négativement à tout point de vue, ce qui est principalement lié à leur manque d’intégration au tissu économique et social. Dr Agathe Randrianarisoa Institute of Research for Development
Recommandations pour améliorer les impacts de l’industrie minière à Madagascar

Le caractère unique de Madagascar se reflète dans l’histoire de son industrie minière à grande échelle. Contrairement à ses homologues d’Afrique subsaharienne, Madagascar a vu son industrie se développer relativement récemment, en 2008. A ce stade, il n’y a que quelques entreprises qui exploitent actuellement des grandes mines telles que QMM/Rio Tinto et Ambatovy. Pourtant, Madagascar fait désormais partie des pays « riches en ressources » avec plus de 25% de ses exportations générées par les minéraux extraits pendant 4 années consécutives (Lundgren et al. 2013, Banque Mondiale 2020). Étant donné que l’industrie minière est l’un des piliers de la stratégie nationale de développement, comment en améliorer les effets positifs et atténuer les effets négatifs? Ce document présente le résumé des résultats d’un projet de recherche mené en 2019 (Randrianarisoa 2021). Des renseignements sur la méthodologie sont présentés dans l’Annexe 1. Cette note d’orientation détaille également certaines recommandations-clés. Dr Agathe Randrianarisoa Institute of Research for Development
Liberal Democracy In Peril (Todd Olson &Gjalt Smit) – US

This book presents a range of voices and views on the troubled state of liberal democracy in the US and in Europe today. The two authors bring differing perspectives to bear, one from an American educator and the other from a European tech executive. Their common goal is to illuminate where we stand today, and what steps might strengthen, and perhaps save, liberal democracy as we go forward. The voices here include the two authors, the more than two dozen people we interviewed in the US and Europe, and some remarkable university students. Each voice has something distinctive to contribute. Part One: Where We Stand by Todd A. Olson: We consider the central role of education in revitalizing democracy, with an emphasis on US higher education. This includes a look at the context of turbulence in which education is happening today, the particular roles of student affairs, the place of institutional mission, and the role of creative tensions in sharpening our understanding. Part Two: Where We Must Go by Gjalt R. Smit: We discuss the dynamics currently driving liberal democracy into a ‘free fall’. From our understanding of the social processes at work, we derive the actions needed to restore liberal democracy. We explore the role of mindsets, the impact of technology, and the need for effective institutions. The importance of private initiatives in restoring liberal democracy is emphasized. This should concentrate on the US, which has the unique “DNA” for transforming its society. Actions are proposed to reconnect Americans with their democratic roots and open-minded values. Special quotes: James Ranaivoson is an expert in both international financial markets and environmental conservation management. Now retired after 10 years spent financing projects focused on environmental protection and the fight against climate change and 25 years as a financial asset manager and treasurer of multilateral financial institutions, James devotes himself today in Madagascar where he serves as an administrator of foundations and venture capital funds but also as an advisor to Malagasy companies in their international fundraising. James has a post-graduate degree in environmental management, finance, economics and mathematics respectively. Comments about democracy (by James Ranaivoson): Follow this link
La reforestation de l’île peut-elle être une affaire rentable ?

Abstract Cet article apporte une réponse à notre question : « Comment répondre au triple défi de la lutte contre le réchauffement climatique, de préservation de l’environnement et de développement d’une économie et d’une agriculture résiliente ? » Pascale Tuseo Jeannot, auteure de cet article, est la présidente fondatrice de l’ONG Lutte Contre la Drépanocytose à Madagascar (LCDM) et s’avère être, dans ce cadre, une référente absolue en termes de problématique de santé publique à Madagascar. Ces problèmes de santé et de développement humain ont en corollaire des logiques environnementales et de développement durable essentielles. C’est dans ce cadre que Pascale Tuseo Jeannot s’est attachée aux problèmes de développement rural local et de reboisement. Avec le Projet Floresta, ils nous proposent ici une voie originale. Les projets de reboisement et de reforestation sont en effet souvent (toujours ?) confrontés à un plafond de verre : ce sont des projets extrêmement couteux à faire aboutir et à entretenir. La viabilité du projet relève de fait d’un problème de rentabilité économique faute de quoi ce sont des gouffres financiers difficiles à combler. Ceci n’assure que difficilement la viabilité long terme des opérations de reboisement. Le Projet Floresta propose une approche nouvelle qui permettrait de dégager suffisamment rapidement des revenus conséquents pour assurer la pérennité de ces projets de reforestation et de développement local. La plantation de parcelles dédiées à la production accélérée, par des procédés greentech novateurs, de bois de teck – bois prisé à la très forte valeur ajoutée en termes de bois exotique – permet d’assurer la rentabilité globale du projet. L’exploitation d’une parcelle de 700 ha à haute valeur ajoutée permet en effet, en rémunérant de manière substantielle les investisseurs. d’assurer la viabilité d’un projet étendu à, d’une part, 15 000 ha de reforestation et conservation et, d’autre part, à 1 500 ha de valorisation de projet forêt communautaire. Cette forêt communautaire sert d’alternative à l’exploitation illégale des forêts tout en fournissant une source de développement économique aux communautés locales. PLAN 1. Le modèle 2. Contexte : l’indispensable reforestation du territoire malgache 3. Où on reparle de développement Durable 4. Une triple exigence : l’exigence financière, l’exigence de rentabilité, l’exigence de durabilité 5. Réinventer le reboisement et la conservation carbone en créant un nouveau modèle d’affaires 6. Taux de croissance annuel du marché mondial du bois : 10% ; Taux de croissance annuel du marché du teck : 15%. 7. Une approche holistique 8. Un impact pour les communautés parties prenantes du projet 9. Une méthodologie de mise en œuvre locale 10. La FTN : Un véhicule pour financer le lancement et le développement de l’initiative 11. Le Projet Floresta : le véhicule financier idéal pour un potentiel fonds de dotation ? –§– Environnement et développement durable Pascale Tuseo Jeannot – Juin 2023 – https://florestainternational.com/ Lire l’article en PDF : La reforestation de l’île peut-elle être une affaire rentable Lien : ♥
Capital naturel, aires protégées et développement durable à MADAGASCAR

Abstract L’auteur de cet article, James Ranaivoson, est consultant en financement de la protection de l’environnement pour le bénéfice d’entreprises en Afrique sub-saharienne. Il est aussi administrateur de la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar (FAPBM). Il a été pendant 10 ans en charge des investissements de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) dans des fonds de capital-risque ou des montages financiers pour le bénéfice de projets de protection du capital naturel. Avant cela, il a été pendant 15 ans directeur ou directeur-adjoint de la trésorerie de trois banques multilatérales, la BEI, la BID et la BAD. Il a travaillé auparavant 10 ans à Paris dans des institutions financières de premier plan. James Ranaivoson est diplômé en gestion de l’environnement, en finance, en économie et en mathématiques. Il apporte ici sa contribution à la question que pose Diapason : « Comment répondre au triple défi de lutte contre le réchauffement climatique, de préservation de l’environnement et de développement d’une économie et d’une agriculture résiliente ? » L’environnement à Madagascar est un sujet crucial. Agir pour sa préservation est essentiel pour protéger sa biodiversité unique, maintenir les équilibres écologiques, lutter contre la dégradation environnemental et favoriser un développement durable. Cet article a pour ambition de sensibiliser puis de mobiliser sur 4 thèmes tout en suggérant des actions à entreprendre en urgence puis sur le moyen-long terme : le rôle central de la bonne santé du capital naturel (i.e., des ressources naturelles et des flux écosystémiques qu’elles génèrent) dans la survie et l’épanouissement du capital humain (les hommes) et dans le développement durable du capital économique (i.e., équité et pérennité). la nécessité d’instaurer des aires protégées (accès règlementé voire interdit pour les hommes) à Madagascar, pays doté d’un capital naturel exceptionnel, fortement détérioré aujourd’hui plus qu’hier et peut-être moins que demain si rien de concret n’est fait correctement. l’accompagnement de la protection du capital naturel par un secteur sain de l’agribusiness (agriculture, élevage, pêche, industries agroalimentaires), en respectant d’abord la dignité humaine des petits producteurs et leur intégration raisonnée dans les chaînes de valeurs. l’appel implicite aux autorités politiques, aux élites administratives et aux élites du business de n’œuvrer que pour l’intérêt général : (i) priorité à la fin de la misère des plus pauvres et stopper la dégradation des conditions de vie des classes moyennes ; (ii) une gouvernance transparente sans corruption et favoritisme avec une éthique irréprochable ; (iii) des décisions équitables surpassant les envies de maximisation d’intérêts politiques, personnels et de profits. Madagascar est un pays d’exception pour sa dotation en ressources naturelles : des contrastes géomorphologiques recélant une diversité économique et culturelle ; de l’eau douce en abondance à moindre coût dans plus de 2/3 du pays ; des forêts diverses, humides et sèches, enfermant une riche biodiversité souvent endémique, et des grands puits de carbone ; une vaste étendue maritime tropicale, qui, combinée avec une côte de plusieurs milliers de kms et 2% des mangroves du monde, forment les habitats de milliers d’espèces de faune et de flore marines. Les aires protégées, terrestres et marines, qui font partie du domaine de l’Etat, couvrent aujourd’hui 12% des terres et de la zone de souveraineté maritime. Les plus connues sont la quarantaine de parcs nationaux visités par les touristes locaux et internationaux mais il y a une soixantaine d’aires où cohabitent des ressources naturelles critiques à protéger et des populations, souvent pauvres, qui en dépendent. Analysé de façon macro-économique, le ratio « Bénéfices/Coûts » du système des aires malgaches est de 75x. Mais prises une par une, chaque aire dont l’accès est règlementé, prive la population et les entreprises de sources de revenus et/ou d’opportunités qu’il faudrait que l’Etat et d’autres parties prenantes privées compensent. Même si au total « il ne faudrait qu’entre » 60-100 millions USD par an pour gérer ces aires, l’Etat malgache n’a pas de budget pour et tout repose sur les dons provenant des PTFs et des ONGs internationales de conservation. Ces dons sont insuffisants et le gap est amené à croître avec une population qui, s’appauvrissant, se sert toujours dans la nature. Pour différentes raisons relevant d’une administration tatillonne, les grandes entreprises et fondations internationales sincères dans leurs intentions ne sont plus attirées. Les entreprises malgaches, pourtant grosses utilisatrices ou impactantes sur les ressources naturelles, ne contribuent en rien. La Fondation pour les Aires Protégées (FAPBM), créée en 2005, qui est une structure de type « Conservation Trust Fund » de droit privé malgache et dont la dotation en capital est assurée en continu par les aides publiques allemande et française, ainsi que par la Banque Mondiale et les ONGs WWF et Conservation International, est devenue aujourd’hui le co-financier incontournable de l’ensemble du système des aires protégées de Madagascar. Ce support financier continu est le fruit d’une confiance des bailleurs sur le sérieux et l’engagement de la FAPBM dans le suivi du financement de chaque aire qu’elle co-finance avec tous les PTFs et toutes les ONGs et associations internationales de conservation intéressées par Madagascar. La seule existence d’aires protégées n’est pas une condition suffisante pour arrêter la dégradation du capital naturel d’un pays, surtout à Madagascar. D’autant plus que la gestion de ces aires se concentre sur la « conservation de ce qui reste » et sur la « restauration de ce qui est abîmé » si cela est possible. Même si elles ne sont pas oubliées, les dimensions sociales et économiques sont plutôt secondaires, ceci expliquant donc cela. Il y a au moins 80% du pays, habités par une densité +/- importante de population, dont les ressources naturelles devraient être protégées avec la même détermination que dans les aires protégées, mais où il faut en même temps offrir à la fois des kits de survie pour certains, et des catalyseurs de création de richesse pour d’autres. Tous ces endroits doivent être gérés selon des « Solutions Basées sur la Nature (NBS) » mises en place dans des cadres d’« Approche Paysage » (qui n’est autre qu’une politique d’aménagement de territoires où la gestion de la nature a une place prépondérante aux côtés de la mise en place d’infrastructures « grises »). Les propositions portent sur la
Le canal du Mozambique : un espace géocritique

Abstract « Pour comprendre la politique menée par la France dans l’Océan indien, il faut revenir à la géographie » Nous relayons cet article de 2021 d’Olivier Vallée publié dans Le Grand Continent. Spécialiste de l’Afrique et de Madagascar, il remet en perspective les dimensions historiques, géopolitiques, géostratégiques et économiques de cette partie occidentale de l’Océan Indien. La question des Iles éparses focalise probablement trop notre regard sur la rivalité entre la France et Madagascar. Alors qu’il nous faudrait une approche plus globale intégrant les enjeux des différentes parties de (Mozambique et Afrique du Suden particulier) La diplomatie française ne s’y est pas trompée qui s’attache à nouer des rapports privilégiés avec le Mozambique. Cela lui permet en particulier de moins subir la pression de l’Etat malgache sur les Eparses. Et se réfugier sur les potentiels ressources gazières du Mozambique lui permet de conserver le statut de sanctuaire marin des Iles Eparses. Il faut rappeler que, en termes de ressource gazière, il s’agit de produire à partir de 2032 environ 60 millions de tonnes / an (à comparer aux 77 millions de tonnes du Qatar ou des 23 millions de tonnes du Nigeria). Pour mémoire, au 24 Mars 2023 selon Reuters, Total va redémarrer le chantier de son projet de gaz naturel liquéfié (GNL) au Mozambique, qui représente un investissement total de 20 milliards de dollars (16,9 milliards d’euros), après un renforcement des mesures de sécurité, a annoncé mercredi le groupe pétrolier. Après des attaques djihadistes à proximité du site de Mozambique LNG, Total avait annoncé début janvier une réduction des effectifs intervenant sur le projet. Le groupe avait demandé au gouvernement des mesures supplémentaires pour assurer la sécurité du site, dont l’instauration d’une zone sécurisée de 25 kilomètres autour des installations. Dans ces jeux de géopolitique, Madagascar a bien évidemment une carte à jouer…. A condition qu’on ait la pleine conscience des enjeux généraux au lieu de nous éblouir sur des Miami sur Pangalane. PLAN Un empire ultramarin pour la France ? La province éparse La prétention à la profondeur De Diego Suarez à Maputo Les fractures de la libération nationale (du Mozambique) Le Cabo Delgado, terre promise ou brouillard de guerre La refonte logistique au fer sécuritaire Un passé tortueux, un douteux futur Un espace réticulaire ? Reconstruire un ordre austral ? Too little, too late ? Des passerelles plutôt qu’un hub Historicité et modernité –§– Économie politique de Madagascar Olivier Vallee – 2021 Lire l’article en PDF : Le Canal du Mozambique un espace géocritique Lien : ♥
L’énigme et le paradoxe

Abstract Avec un PIB par tête de moins de 400 dollars en 2016, et un taux de pauvreté monétaire abyssal (de plus de 90 % au seuil international), Madagascar est aujourd’hui l’un des pays les plus pauvres du monde. Pourtant, rien ne le prédestinait à un tel destin dramatique, bien au contraire. Si la dernière crise politique, amorcée début 2009 et qui a trouvé une conclusion électorale fin 2013, a joué un rôle, celle-ci ne constitue qu’un épiphénomène si l’on se place dans une perspective historique. En fait, la trajectoire économique de long terme à Madagascar constitue un véritable mystère, qui au-delà du cas spécifique interroge plus largement les ressorts même de la divergence des processus de développement observés au niveau mondial. Non seulement le PIB par tête n’a cessé de reculer depuis 1960, mais, à chaque fois que le pays s’est engagé sur un sentier de croissance, celle-ci a été brutalement interrompue par une crise de nature sociopolitique venant mettre à bas les espoirs qu’elle avait suscités. L’objectif de cet ouvrage est d’apporter des éléments de réponse à ce mystère dont on est bien en peine de trouver des équivalents dans le monde. Nous chercherons à fournir un cadre interprétatif à la trajectoire malgache de très long terme (près de trois siècles) en retraçant les noeuds structurants de son économie politique. Pour ce faire, nous tenterons d’analyser les phénomènes économiques en prenant en compte la diversité des acteurs sociaux et leurs organisations, la nature du ou des régimes d’accumulation (1) et leurs éventuelles contradictions internes, ainsi que les modes de régulation économiques et sociales mis en place à chaque période. Tout au long de cet ouvrage, nous apporterons des éclairages thématiques ciblés, venant questionner le cadre proposé, soit pour en valider la pertinence, soit pour en montrer les limites et les failles. 1. L’expression est ici prise dans un sens commun. Si on peut y voir une référence à l’école de la régulation, nous n’avons cependant pas repris dans cette étude ses concepts (mode de régulation, régime d’accumulation, formes institutionnelles, etc.). –§– Économie politique de Madagascar Mireille RAZAFINDRAKOTO, François ROUBAUD, Jean-MichelWACHSBERGER IRD Éditions INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DÉVELOPPEMENT AFD AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT Collection Synthèses Marseille, 2017 Lire l’article en PDF : L’énigme et le paradoxe Lien : ♥
Analyse Conjointe Union Européenne du Programme Emergence Madagascar 2022

Abstract En 2020, L’union Européenne, l’Allemagne et la France, dans le cadre d’un souci de mise en place d’une réponse conjointe en appui aux politiques nationales de développement en cours et à venir ont mené un diagnostic pays en prélude à la formulation de la Stratégie conjointe pour la période 2021-2027. Cette analyse inclut trois axes de travail : La Gouvernance en appui au thème « Paix » et aux Objectifs de développement durable (ODD) 8 et 16 ; la Gestion durable des ressources naturelles en appui aux thèmes «Planète» et «Prospérité» et aux ODD 6, 12, 13 et 15; et l’industrialisation émergente, particulièrement via l’éducation, en appui aux thèmes « Prospérité » et « Humanité » en soutien aux ODD 8, 9 et 12. Cette analyse se fonde d’une part sur une mise à jour du contexte de Développement du pays et, d’autre part, sur les leçons apprises de la période 2017-2020. Elle prend en considération les bouleversements nés de la crise du COVID-19 et ses premières réponses à fin juin 2020, pour proposer quelques orientations de travail pour la formulation d’une Stratégie conjointe européenne inclusive des récents développements, pour la période 2021-2027. L’évaluation critique du Plan Emergence Madagascar 2019-2023 devait bien évidemment être au cœur de ce processus de diagnostic sensé caractériser la viabilité des orientations des politiques de développement à venir. Ci après le document au format PDF. –§– Contrat Cadre EuropeAid/138778/DH/SER/Multi Lot 3: Droits Humains, Démocratie, Paix Contrat N° 413990 Préparé par : Cardno et Particip GmbH M. Christian Provoost Dr Juvence F Ramasy Soumis en Août 2020 Lire l’article en PDF : Analyse Conjointe Union Europeenne Programme Emergence Madagascar 2022