Abstract
Depuis son indépendance en 1960, Madagascar semble enfermé dans une trajectoire récessive chronique, caractérisée par une succession de crises sociopolitiques entravant toute dynamique de croissance durable. Malgré d’importantes ressources naturelles et un potentiel économique notable, le pays reste en marge du développement, incapable de tirer parti de ses atouts. À travers une analyse approfondie des données économiques et politiques, cet article met en lumière l’influence déterminante des élites et la personnalisation des institutions dans la perpétuation de cette instabilité structurelle. L’absence de consensus stable sur les processus d’accumulation et de redistribution des richesses accentue les inégalités et alimente un cercle vicieux de crises récurrentes. Plus récemment, la situation évolue vers une forme de stagnation économique, où ni crises politiques ouvertes ni croissance soutenue ne se manifestent, renforçant ainsi l’énigme malgache d’un appauvrissement continu en dehors de tout conflit armé.