1820-2020Deux siècles d’histoire de l’école à Madagascar (PDF)
DÉBAT – L’Académie malgache programme un colloque pour discuter de l’état de l’éducation à Madagascar Biographie : Lien
Démocratie par James Ranaivoson
Présentation du livre « LIBERAL DEMOCRACY : WHERE WE STAND, WHERE WE MUST GO” Écrit par Todd A. OLSON et Gjalt R. SMIT (Édité par Morgan Ingwersen – 2022) Et réflexions personnelles sur la démocratie. Lire le livre : Suivre le lien
Madagascar : l’écume des maux | Le Grand Continent
Abstract Cet article d’avril 2023 de Olivier Vallée, chercheur, économiste et politiste, spécialiste de l’Afrique et de Madagascar pose dans la revue le Grand Continent une analyse critique de la situation immédiate de la Grande Ile. Il dresse un état des lieux sans complaisance de ce que vit le pays sur les plans social, économique, politique, géopolitique et illustre son propos d’exposés de situations, conflits et dérives actuelles. Les extraits ci dessous en diront plus en termes d’abstract. Extraits « Depuis le début de l’année 2023, une vague de mécontentements emporte l’île, que ce soit vis-à-vis du processus électoral, de la hausse des prix alimentaires ou de la réglementation arbitraire de la vanille, alors que ce secteur est supposé être libéralisé. » « L’exploitation des petits cultivateurs n’est pas le seul problème de la vanille, encadrée artificiellement par l’administration ; la précieuse gousse est l’une des sources majeures de devises de l’État malgache, en quasi-cessation de paiement au premier trimestre 2023. » « À la différences des autres pays africains, l’appauvrissement de la population malgache semble irréversible. » « Les partenaires techniques et financiers ont inlassablement soutenu le même programme, qui tendait à détruire la paysannerie traditionnelle et à instaurer une agriculture capitaliste jugée performante ; mais ils ont accentué le dualisme de l’économie malgache. » « L’or, valeur monétaire s’il en est, illustre le détournement des revenus de l’extraction et l’internationalisation de l’économie malgache. En 2020, une différence énorme entre les données officielles et les quantités réelles d’or sorties du territoire malgache a été constatée. Ainsi, les statistiques mondiales affichent 20 tonnes d’or exportées, contre seulement 2 tonnes d’or déclarées sur le territoire malgache[…] Ces déperditions de recettes provenant de l’or de l’État se chiffrent en centaines de millions de dollars, et se répètent dans de nombreux autres pans de l’activité minière et extractiviste — le rubis, bien sûr, mais aussi la pêche. » « Sans en être la vitrine rutilante, Madagascar appartient à ce que Mike Davis a nommé le stade Dubaï du capitalisme. Comme dans la capitale des Émirats Arabes Unis, on y trouve mêlés le luxe, le raffinement des lotissements-forteresses et les bidonvilles — dans la capitale malgache, ils ont proliféré en l’espace de dix ans ».. Titres Vanille amère L’impossible régulation du riz Un système bloqué Le cyclone anonyme L’impasse des institutions de Bretton Woods L’étalon de l’extractivisme –§– Économie politique de Madagascar Olivier Vallee Avril 2023 Lire l’article en PDF : Madagascar l’écume des maux Lien : ♥
Quel rôle et quelle place pour la Presse en 2023 ?
La récente affaire de la Gazette de la Grande île, avec l’incarcération de son célèbre PDG, Lola Rasoamaharo nous donne l’occasion de porter un regard sur le rôle et la place de la Presse à Madagascar. Quitte à « enfoncer des portes ouvertes », rappelons et illustrons les quelques maux dont souffrent aujourd’hui la Presse malgache. Presse et justice De manière factuelle, dans le journalisme d’investigation, plus aucun quotidien de la place n’ose de nos jours sortir le moindre « grand reportage » ou autre « grande enquête » qui malmènerait certains intérêts, aussi bien publics que privés. Depuis quelques décennies maintenant, la plupart des plaintes se terminent très souvent au pénal, avec une incarcération toujours possible à l’arrivée, malgré la mise en vigueur d’un Code de la communication. De facto, il est devenu difficile d’exercer sereinement le métier de journaliste dans de telles conditions, et ce, même si vous êtes titulaires d’une carte de presse.Rappelons notamment le cas récent d’une affaire impliquant un ancien Ministre de la Justice. Bien que détenant des preuves irréfutables, en l’occurrence des enregistrements, aucun journal malgache n’a porté sur la place publique l’affaire. Il aura fallu un emballement né de la publication d’une « dissidente » sur les réseaux sociaux pour entraîner jusqu’à sa démission. Presse et pouvoir Rappelons également le phénomène de concentration des organes de Presse généralement détenus par des hommes ou des groupes politiques, sinon de puissants opérateurs privés ; ceci incluant la Presse écrite, comme les chaînes de télévisions. Cette « Berlusconi-sation » de la Presse en fait d’une part essentiellement une presse d’opinion, et d’autre part, ne favorise guère la diversité et la pluralité. Pour en revenir à la Gazette DGI, ce journal a longtemps fait figure de référence, en étant justement l’un des seuls, sinon le seul, à s’être lancé sur ce créneau du journalisme d’investigation. Une réputation qui s’est solidement bâtie au fil des années, inspirant la crainte chez tous ceux qui avaient la malchance d’être épinglés par le quotidien. Ces dernières années, nous avons assisté à un glissement progressif des repères éthiques et déontologiques, dû au contexte socio-économico-politique de Madagascar. Même si les raisons invoquées relèvent d’un délit de droit commun et non d’un délit lié à la presse, est-ce que l’interpellation et l’incarcération du PDG de ce journal, n’était-il finalement, qu’une question de temps ? Savoir-faire Un autre constat à Madagascar, et de nombreux lecteurs l’auront sans doute remarqué, concerne la disparité du « savoir-faire journalistique », au sens de l’écriture, de la syntaxe et du « standard » auquel on serait en droit de s’attendre d’un journaliste sortant d’une école digne de ce nom. Certains articles sont de vrais monuments d’incompréhension et des fautes grossières de formulation, voire de cohérence, et sont difficilement concevables pour des « plumes » titulaires d’une carte de presse. Même le B-A-BA d’une formation journalistique semble parfois être ignoré, des articles sont rédigés comme si l’on parlait… L’ère du numérique A l’ère de la transformation numérique et de la sur-information en temps réel sur les réseaux sociaux, la Presse professionnelle, à Madagascar comme partout, est tourmentée par la multiplication des relais pris par les lanceurs d’alertes et médias non officiels. Elle doit retrouver un espace et une marge d’expression suffisante pour exercer son métier. La bataille risque d’être rude, mais n’est certainement pas perdue pour le vrai journalisme professionnel, sérieux pourvu de déontologie et d’éthique. Une place devrait demeurer face à ces millions d’anonymes qui « se lâchent » avec leur flot de rumeurs, fake news, haines en ligne… « Ainsi va le Monde » aime à dire le journaliste Vincent Hervouët. Les dysfonctionnements déjà levés dans le passé, par exemple un rapport édité par la Fondation Friedrich-Ebert Stiftung*, persistent et de nouveaux défis émergent. Momentum ? Ne serions-nous pas aujourd’hui en présence d’un Momentum pour que l’Ordre des Journalistes de Madagascar ne se saisisse de l’occasion pour continuer une profonde réflexion sur leur métier ? Quid de l’indépendance de la Presse ? Quid de sa pluralité ? Quid de la qualité et de la probité des journalistes ? Quid de son futur dans un paysage qui se transforme à mille à l’heure ? *Impacts de la structure de la propriété des médias sur la couverture médiatique, la représentation politique et le travail du journaliste – Lovamalala Randriatavy et Iloniaina Alain – Friedrich-Ebert Stitung Octobre 2016 Pièce jointe en PDF : Médias Madagascar Lien : ♥
Les trois programmes de développement pour Madagascar MAP – PND Fisandratana – PEM
Abstract Les programmes de développement élaborés respectivement lors des trois mandatures (Ravalomanana, Rajaonarimampianina, Rajoelina) fixent bien évidemment un objectif commun : réduire la pauvreté, objectif que tout un chacun déclare vouloir réaliser en déclinant des enjeux, eux aussi, évidemment partagés. Il s’agira toujours d’énoncer en priorité : L’amélioration des infrastructures de base (l’eau, l’énergie, l’assainissement, les routes…) L’affermissement des services essentiels (la formation, l’éducation, la santé…) La lutte contre le déclin de la gouvernance et la lutte contre la corruption La consolidation du secteur privé… Des différences substantielles vont toutefois faire jour dans la fixation des priorités et des indicateurs de réalisation, mais aussi dans les modalités envisagées de financement. Ces programmes se distiguent, par ailleurs, de manière notable sur le plan des durées : Le MAP de Marc Ravalomanana devait s’exécuter en 5 ans de 2007 à 2012 (il sera interrompu en 2009). Le PND Fisandratana 2030 de Hery Rajaonarimampianina était un plan à long terme 2017-2030 Le PEM de Andry Rajoelina est donné pour 2019-2023. La période 2009-2015 n’a fait l’objet d’aucune vision programmatique. Il était à notre avis intéressant de fournir au public simultanément les trois documents à titre d’information et pour permettre toutes les analyses croisées et comparatives –§– les trois programmes au format PDF
Madagascar : Histoire de la construction d’une nation
Abstract Retracer les chemins de l’histoire malgache : beaucoup se sont évertués à le faire, dans des styles variés, avec des méthodes différentes. Aujourd’hui, le besoin se fait sentir d’une publication d’accès facile, qui intègre les résultats des recherches les plus récentes. Tel est l’objectif de ce livre. A leur arrivée, les premiers occupants de la Grande Ile peuplent les côtes, et certains gagnent progressivement l’intérieur des terres. Suit une phase de constructions politiques, au terme de laquelle l’une d’entre elles, animée d’un rêve unificateur, se fait reconnaître comme Royaume de Madagascar. Son échec, suivi du moment de la colonisation, n’entrave pas la détermination de la population. L’indépendance ouvre enfin la voie à un processus difficile et de longue haleine : la quête de la démocratie et du développement. L’ouvrage décrit ainsi la marche d’un peuple vers son unité. Cette histoire retrace le parcours de Madagascar, dans sa continuité et ses ruptures. Elle relativise l’idée convenue d’une origine des Malgaches, au profit d’une intégration progressive dans l’océan Indien et d’une ouverture croissante sur le monde. –§– Article écrit PAR JOHARY RAVALOSON Lire l’article en PDF : Madagascar : Histoire de la construction d’une nation Lien : ♥
Safidy Matotra Sady Tsy Miangatra (Mdg)
Famintinana Ny fahatokisantena akory tsy midika ho fahaizana… iza amin’ny roa tonta no mahay-tena-mahay fa tsy bado-mihevi-tena-ho-mahay fotsiny? inona no zavatra mivaingana izay azo itarafana ny traikefa na fahaiza-mitantana ananany? iza no nahay nisintona lesona sy nanetry tena tamin’ny vita taloha ka sahy nanova famindra? iza no manome lanja ny fihavanana sy ny firaisankina ary tsy mampirisika ny fisaraham-bazana? iza no manana tetika na vina matotra sy azo tanterahina anatin’ny fotoana voafetra tsy nofinofy misavoandanitra fotsiny? –§– Mpanoratra Soamiely Andriamananjara sy Manitra A. Rakotoarisoa Efa betsaka ihany raha izay mpitondra nifanesy teto nandritry ny enimpolo taona latsaka kely naha-repoblika ity nosy mamintsika ity izay. Samy nilaza fa nanana vaha-olana ho an’i Madagasikara izy ireny. Samy nampanantena fivoarana sy fandrosoana faran’izay haingana sy maharitra. Harinkarena faobe an’i Madagasiakra 1950–2016 Hatramin’izao anefa, na iray aza dia tsy mbola nisy nahavita nanatsara ny farimpiainan’ny Malagasy mandritry ny fotoana maharitra. Isaky ny mba nisy masoandro nihiratra kely dia tonga foana ny sakoroka sy ny korontana ka rava ho azy izay mba saika tafajoro. Tsy mba nisy navela hahazo faka izay tsimo-pandrosoana nikelezan’aina sy nimatimatesana. Mazava loatra fa maro ny fanontaniana mipetraka: Fa tena tsy misy Malagasy mahay sy mahavita manaisotra antsika avy ato anatin’ny lavaka lalina misy antsika izao tokoa ve? Raha tsy misy izany, inona no fanantenana? Raha misy izany, maninona ary no toa tsy mba izy ireny fa olona tsy mahay na tsy mahavita azy foana no toa fidiantska hitondra ny tany sy ny fanjakana? Misy teoria tianay aroso izay mety afaka manampy antsika mamaly ireo fanontaniana ireo. Faran’izay tsotra ilay resaka. Isika angamba samy mahafantatra olona izay hita izao fa tsy mahay ny asany kanefa mbola mikiribiby milaza fa tena mahay ihany. Firifiry tokoa moa ny olona tsy mahafehy taranja iray mihitsy kanefa milaza azy ho manam-pahaizana na matihanina na expert amin’io taranja io. Misy amin’izy ireny no mpandainga na mpisandoka mari-pahaizana, fa tsy izy rehetra akory. Misy tokoa ny tena mihevitra ny tenany ho faran’izay sangany sy resy lahatra fa zokin’ny havànana na dia iaraha-mahita aza fa tsy dia mahay na zara raha mahay satria tsy azony an-tsaina mihitsy ny habetsaky ny zavatra tsy hainy. Arakaraky ny hakelin’ny fahaizanao tokoa matetika no hiheveranao fa betsaka ny zavatra fantatrao, ka mahatonga anao hieritreritra fa voafehinao tanteraka ilay taranja (kisary: miala avy eo afovoany dia miakandrefana). Ny fahatokisantena akory tsy midika ho fahaizana Etsy andaniny indray kosa dia arakaraky ny fitombon’ny fahaizanao matetika no mampazava aminao fa mbola betsaka ny zavatra tsy hainao sy hahaizanao ny fetran’ny fahalalanao. Rehefa mitombo ny fahaizana sy fahalalana dia mety mihena tokoa ny fahatokisan-tena (kisary: avy eo amin’ilay tendropika andrefana ka miantsinanana). Izay no mahatonga ny sasany amin’ ny olona mahay (satria nahita fianarana ambony ohatra na manana traikefa avo lenta) no tsy mba misehoseho izany fa toa mimpirimpirina ka heverin’ ny hafa ho bonaika na bado. Marihina kosa anefa fa raha mbola mitombo ihany ny fahaizana dia mety hiverina hiakatra indray ny fahatokisantena (kisary: avy eo afovoany no manohy miantsinanana) Mahagaga tokoa fa ny olona tsy tena mahay matetika dia mampiranty fahatokisantena be kokoa noho ny olona mahay. Ny bado mieritreritra ho mahay, ny mahay kosa mihevi-tena ho bado. Tranga tsy ampoizina loatra kanefa dia hita amin’ny lafimpiainana maro io paradokisa antsoina hoe Dunning-Kruger io. Raha misy olona maromaro ohatra mifaninana hahazo asa iray dia izay mahatoky tena indrindra amin’ny ankapobeny no mahazo ilay asa. Matetika anefa dia izy ireny koa no votsa indrindra amin’ireo mpitady asa. Torak’izany koa: ny mpanakanto tsy dia manantalenta fa mahatoky tena matetika no lasa misongadina na lasa ‘star’, fa ny tena tsara feo sy mahafehy mozika kosa dia misafidy ny zorombala hatrany. Afaka ampiharina mivantana eo amin’ny sehatra politika eto Madagasikara koa io lojika io hanazavana ny tsy fahombiazan’ireo fitondrana nifanesy teto: Ireo olona izay tsy dia mahay loatra no sahy miditra ho mpanao politika; ny mpanao politika tsy dia mahay loatra no lasa sahisahy hilatsaka ho fidiana amin’ny toerana ambony; ary ny kandida tsy dia mahay loatra no mampiseho fahatokisantena lavitry ny hambahamba ka manintona ny fon’ny mpifidy. Asa raha izany ny hoe mikobana fa feno tapany. Ny Malagasy moa voalaza fa olon’ny fo ka izay mambabo ny fony no fidiany fa tsy izay lanin’ ny sainy. Ny tena fahaizan’ny kandida tsirairay rahateo moa tsy hita eo no ho eo ary tsy ho voatsara raha tsy efa aorian’ny fifidianana fa ny fahatokisantena no hita sy tsapan’ny mpifidy. Dia iny no entiny hanaovana ny safidiny. Mety ho sarotra amin’ny mpifidy arak’izany ny manavaka ny kandida tena-mahay-ka-mahatoky-tena (kisary: tendropika atsinanana) amin’ny kandida tsy-alehany-kanefa-mahatoky-tena (kisary: tendropika andrefana). Resy lahatra tanteraka izahay fa be dia be ny olona hendry sy manana ny fahaizana sy ny traikefa ilaina hampandrosoana an’i Madagasikara. Saingy betsaka amin’ireny no tsy sahy “manao politika” satria mihevitra fa tsy voafehiny tsara io taranja io ka aleony manaja tena. Ary na manao politika aza izy dia mety miambakavaka sy votsavotsa firesaka satria tsy tena matoky tena ka tsy lasa lavitra loatra. Dia mety ho aleon’ny olompirenena mifidy ny kandida manao belazao mivarotra nofy fa mampiseho fahatokisantena (kisary: tendropika andrefana) toa izay hifidy olona mimpirimpirina sy mihambahamba (kisary: ampovoany) Dia izay angamba no mahatonga ilay hoe tsy izay tena mety hahavita azy no tonga eo amin’ny fitondrana fa olona manandrakandrana sady tsy dia mahay foana. Teoria ihany io fa tsy fantatra ny fahamarinany. Fa raha marina io dia tsy mahagaga raha olona be resaka fa tsy hahavita n’inon’inona foana no ho lany hitondra an’i Madagasikara na hifidy impolokely eo aza isika. . . . Ho avy izao ny fihodinana faharoa amin’ ny fifidianana filohampirenena ary efa tondraka sahady ny bala rora sy ny kobaka am-bava. Kandida roalahy mianaka no hisafidianana ary samy mihevitra ny tenany ho mahay mitantana sy maranintsaina na ny andaniny na ny ankilany. Samy milaza fa katraka ary manana ny fanalahidin’ny fampandrosoana sy ny ady amin’ny fahantrana. Samy mampiseho fahatokisantena tsy manampahataperana ireo kandida ireo. Izany fahatokisantena izany akory tsy voatery midika fahaizana mitantana ny raharaham-pirenena. Ka eo indrindra isika izao:
A psychological analysis of the political crises in Madagascar (US)
Abstract In this article, the author compares Madagascar to a child who, over the years, grows and develops as best he can. The figures are there to mark the stages of country growth with accelerations, bumps and regressions. The analysis stops at the 53rd year and the graph below brings us back to a « photo » of this evolution, up to 2019. It’s up to everyone to bring their own reading, but the facts are there and sometimes hurt the eyes. –§– Written by Soamiely Andriamananjara It’s All Part of Growing Up Raha zaza no tsy homam-bomanga, mitomboa ho lasa kilonga; Raha kilonga no tsy hitabataba, mandehana miala sakana; Raha miala sakana ka tsy hitraotra, milatsaha haingana ho vatombatony; Raha vatombatony no tsy hikorana, misondrota mba ho herotrerony; Raha herotrerony no tsy hisarizoro, mijoroa ho olon-dehibe; Raha olon-dehibe no tsy hitebiteby, mipetraha ho zoki-olona; Raha zoki-olona no tsy hananatranatra, mivadiha ho isan’ny antitra; Raha antitra tsy hitafasiry, modia ho lasan-ko razana; Raha razana ka tsy hitahy, mifohaza hiady vomanga! Our Malagasy ancestors (as well as psychologists like Sigmund Freud or Erik Erikson) have long understood that to live an emotionally fulfilling life, an individual has to go through a series of social stages. Each stage is characterized by a specific set of challenges, some of which can trigger stressful tensions and sometimes serious crises. If left unresolved, those crises can reappear with a vengeance at later stages of life. Just like an individual, a country needs to go through a sequence of stages before it fully blossoms into a mature nation — into a great nation. Let us consider the case of Madagascar which has been through several costly political crises over the last 55 years. Observing those crises from a psycho-social angle may seem simplistic and futile, but it is an interesting exercise and can provide useful insights, especially given that most of Madagascar’s problems seems to be driven by a certain lack of maturity. “Born” on June 26, 1960, the Malagasy Republic had a relatively nice and sheltered childhood. Although it was officially an independent nation, France was still very much involved in most dimensions of its life. The Reny Malala (beloved mother) continued to control large parts of the Malagasy economy and to influence all major policy decisions. Madagascar encountered its first post-independence identity crisis in 1972. Like most twelve year old pre-adolescents, it had a strong desire for freedom and autonomy. Malagasy people demanded more independence and challenged any form of imperialism. After widespread protests and revolts — which set the economy back by US$87 million — President Tsiranana resigned from office, General Ramanantsoa took over, and ties with France were scaled down. Computed using data from http://databank.worldbank.org The next crisis occured in 1975. The republic was almost sixteen — an age when confused teenagers become preoccupied with existential questions like “Who am I?” and “What can I be?” For Madagascar, this was a period of self discovery, triggering violent confrontations between different ideological camps. By the end of this transformative identity crisis, General Ramanantsoa stepped down, Colonel Ratsimandrava was assassinated, Commander Ratsiraka took over as the Nation’s leader. This crisis costed US$103 million, but a sense of national identity and common destiny emerged from it: The republic adopted a new name (the “Democratic Republic of Madagascar”) and followed a socialist ideology which would affect the country’s prospects for many years to come. In 1991, the Republic was 31 year old. This is the age for young adults to make important decisions regarding long-term commitments (“Should I get married?” “Should I marry my girl/boyfriend?” or “Should I start to have babies?”). By then, President Ratsiraka had been in power for more than sixteen years. This longevity caused anxiety, and eventually an intimacy or commitment crisis: Should we stick to this guy? Can we do better than him?Intensive soul-searching, accompanied by lengthy general strikes and protests costing the economy US$239 million, ultimately led to a regime change: Ratsiraka was voted out of office and Professor Zafy became president. In 2002, the Republic was about to turn 43 — the middle of the adulthood stage for an individual. Someone in that stage often insecurely asks himself: “Can I Make My Life Count?” and “Can I make a difference?” Madagascar had nothing much to show for in terms of accomplishment: GDP per capita was almost half of that of 1960. In an ironic twist of fate, President Ratsiraka was back in charge now after President Zafy got impeached. Though nowhere near its midlife, Madagascar was showing the typical symptoms of a mid-life crisis: people grew increasingly frustrated, stressed and impatient to achieve something meaningful. This impatience was personified by Marc Ravalomanana, a successful businessman known for his fast-pace no-nonsense take-no-prisoner management style. After a lengthy post-electoral standoff that set the economy back a whopping US$605 million, President Ratsiraka was once again kicked out of office, exiled himself in France, and Ravalomanana became president. The Republic was almost 50 in 2009— a symbolic age when most adults take s stock of their lives, sometimes experiencing frustation or depression because of unrealized goals or unsatisfactory achievements. The realization that “Madagascar has been independent for half a century and it was still among the world’s poorest economies” triggered a second mid-life crisis. In its haste to produce concrete results, the Ravalomanana regime made a number of serious governance faux-pas, which were quickly capitalized by a group of disgruntled politicians, led by the young mayor of Antananarivo, Andry Rajoelina. This opened the door for them to take over: After violent street protests, President Ravalomanana fled to South Africa and Rajoelina was made head of state. For the year 2009, the political turmoil costed US$242 million —Madagascar was subsequently subject to international sanctions and remained isolated until 2014 when Hery Rajaonarimampianina was elected president. Between 1960 and 2013, Madagascar went through five serious political crises costing an estimated total of US$1.3 billion, a significant chunk of its US$10 billion economy. One reason for the unusually high frequency and costs of the crises is the winner-takes-all attitude of Malagasy polititians, which raises the stakes and causes extreme behaviors and intense bitterness among those that are left out. Another reason
Les îles Éparses, ou comment bien achever la décolonisation
Abstract Les îles Éparses sont cinq petits morceaux de terre, concentrés pour la plupart dans le canal du Mozambique, au large de Madagascar. Elles sont inhabitées, à l’exception de quelques militaires et scientifiques qui côtoient l’écosystème. Ce sanctuaire avec sa biodiversité exceptionnelle, cache un enjeu stratégique qui dure depuis plus de cinquante ans entre la France, qui les administre depuis plus d’un siècle et, Madagascar qui les revendique. –§– Article écrit par Johary Ravaloson (1) Les îles Éparses autour de Madagascar ou Nosy Malagasy (Juan de Nova ou Kely, Europa ou Ampela, les Glorieuses ou Sambatra, Bassas da India ou Bedimaky et Tromelin ou Loza), sont des formations coralliennes, éloignées les unes des autres, formant ensemble à peine 43 km². Sans habitation permanente, reconnues pour leur biodiversité et leur beauté, elles fournissent à la France la base de Zones économiques exclusives maritimes (ZEE) de 640 400 km², riches en ressources halieutiques et avec des potentiels en hydrocarbures. Depuis la décolonisation, elles sont source de tensions récurrentes entre la France et Madagascar, également entre la France et Maurice en ce qui concerne l’atoll de Tromelin, et entre la France et les Comores en ce qui concerne l’archipel des Glorieuses (et l’île de Mayotte). À la recherche d’une perspective décoloniale dans ces contestations territoriales, on découvrira juste derrière les improvisations, malgré des péripéties que l’on peut trouver parfois héroïques, le classique rapport de force au détriment du droit et de la sécurité ainsi qu’un aveuglement partagé face aux changements du monde. Du côté français, le lien organique de ces îles à Madagascar consacré juridiquement par la Loi d’annexion du 6 août 1896, qui déclarait dans un article unique « colonie française l’île de Madagascar avec les îles qui en dépendent », a été rompu par le Décret du 1er avril 1960 qui les en détachait. Ces îles présentaient un grand intérêt stratégique pour le Général De Gaulle, notamment pour garder un œil sur l’autoroute des hydrocarbures qu’est le canal du Mozambique, mais également pour des essais atomiques français éventuels. Sans respect aucun du parallélisme des formes, le Décret – établi en ayant vu une prise de possession de terre sans maître au nom de la France en 1892 pour les Glorieuses et en 1897 pour Juan de Nova, Europa et Bassas da India ; sans visa pour Tromelin – maintenait les îles Éparses hors sujet des accords franco-malgaches signés le 2 avril 1960 menant à l’indépendance. Dénonçant les accords de 1960, Madagascar conteste le détachement de ces îles de son territoire et en revendique la souveraineté le 23 janvier 1973. Selon son gouvernement, « l’archipel des Glorieuses et les îles Juan de Nova, Europa et Bassas da India, constituent des dépendances naturelles de Madagascar et il n’a jamais été contesté qu’au moins l’île Juan de Nova était habitée huit mois sur douze par des pêcheurs malgaches ». Il s’appuie sur la proximité géographique et surtout sur l’intangibilité territoriale en droit international : « la nécessité de respecter scrupuleusement l’unité nationale et l’intégrité territoriale d’un territoire colonial au moment de son accession à l’indépendance ». En 1978, la délimitation française de zones économiques exclusives de 200 milles autour de ces îles a fait l’objet de protestations du Gouvernement malgache transmises au Gouvernement français. Une commission mixte des deux pays a été réunie en mars 1979 mais sans suite. La prétention malgache a été cependant confortée par la Résolution 34/91 de l’Assemblée générale des Nations-Unies du 12 décembre 1979 qui déclare que ces îles sont malgaches et enjoint « le gouvernement français d’entamer sans plus tarder des négociations en vue de la réintégration des îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India, qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar ». Non contraignante, conformément à la Charte des Nations-Unies, cette Résolution offre certainement une victoire morale à la partie malgache. Si le problème juridique des îles Éparses est clos – comme aime à le rappeler le Professeur Raymond Ranjeva, un des artisans de la Résolution et plus tard juge, puis vice-président de la Cour internationale de Justice –, il l’était sans doute avant le vote favorable à Madagascar de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Indépendamment de notre affaire en effet, suite au traitement par la Cour internationale de Justice de l’Affaire des essais nucléaires (Australie c. France), la France a retiré sa déclaration d’acceptation de la juridiction obligatoire de cette institution le 10 janvier 1974. Le gouvernement malgache après avoir en janvier 1973 dénoncé les accords de coopération et le démembrement du territoire malgache par le Décret du 1er avril 1960, a manqué dans l’année en cours l’occasion d’un réel règlement judiciaire de l’affaire. Répondant à une question présentant des similitudes avec ce qui nous concerne, posée par l’Assemblée générale des Nations-Unies2, la Cour internationale de Justice a donné un avis consultatif ce 25 février 2019. Elle déclare que le détachement de l’archipel des Chagos de la colonie britannique de Maurice pour l’intégrer dans les Territoires britanniques de l’océan Indien, réalisé par le Décret-loi du 8 novembre 1965 à la veille de son accession à l’indépendance, est contraire aux règles coutumières du droit international de la décolonisation forgées dans le cadre des Nations Unies. Malgré une opposition très ferme de la part des États-Unis, et du Royaume-Uni qui souligne le rôle « vital » dans la stabilité et la sécurité de la région de la fameuse base aéronavale installée sur l’île la plus vaste de l’archipel, à Diego Garcia, l’Assemblée générale des Nations-Unies, le 22 mai 2019, constatant l’appartenance de l’archipel des Chagos à l’État mauricien, exige du Royaume-Uni sa restitution. Si la France semble refuser l’intervention d’une quelconque juridiction internationale pour trancher toute affaire notamment de contestation maritime3, elle revendique néanmoins le droit international pour asseoir sa souveraineté – notamment le principe du terra nullius, qui justifierait la prise de possession d’un territoire « sans maître », inhabité, dont l’acquisition s’appuie sur une occupation effective. Elle rattache les îles Éparses aux Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) avec la Loi du 21 février 2007, qui abroge le Décret du 1er avril 1960. Sur place, elle entretient