Diapason est un « think tank » qui veut poser des questions, nourrir le débat, valoriser les initiatives et favoriser l’innovation socio-économique et politique pour le développement de Madagascar.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles du think tank.
Nos valeurs
- Boussole / Cap
- Indépendance politique
- Multiculturel
- Vision à long terme
- Trait d’union entre savoir et pouvoir
- Éducation
- Recul nécessaire
- Liberté d’action
- Disruptif
Bonne lecture !
Date : 17/07/25
Madagascar traverse aujourd’hui une des pires crises de son histoire contemporaine. Au cœur du malaise : la réforme de la société nationale d’eau et d’électricité, la Jirama, rejetée avec force par les syndicats qui ont lancé une grève générale. Cette situation n’est que la partie visible d’un iceberg bien plus vaste : défaillance chronique de communication, absence de dialogue social, gouvernance autoritaire, et surtout, une population à bout.
Une crise énergétique devenue insoutenable
Depuis des années, les Malgaches vivent au rythme des coupures d’électricité interminables et d’un accès à l’eau potable de plus en plus incertain. Cette réalité touche chaque foyer, chaque entreprise, chaque établissement scolaire ou de santé. Ce ne sont pas seulement des désagréments : ce sont des entraves quotidiennes à la vie et au développement du pays.
Aujourd’hui, alors que la Jirama est censée être réformée pour améliorer ses performances, les décisions se prennent dans l’opacité, sans concertation ni respect du droit des travailleurs. Résultat : un conflit social massif, un climat de tension et de méfiance, et une réforme déjà rejetée par ceux qui doivent en être les acteurs.
Une gouvernance sourde face à l’effondrement
La gouvernance actuelle, centralisée et autoritaire, semble ignorer l’ampleur de la colère sociale et l’épuisement général. Pourtant, les signaux sont clairs : déficit budgétaire abyssal, risque imminent de faillite des finances publiques, croissance en berne, et maintenant paralysie du secteur énergétique, sans lequel aucune relance n’est possible.
Ce n’est plus un simple avertissement. C’est un compte à rebours.
Une crise socio-économique sans précédent
Quand un pays n’a ni lumière ni eau, ni confiance en ses institutions, il glisse fatalement vers une crise socio-économique majeure. Déjà, des pans entiers de la population vivent dans la précarité extrême. Les jeunes fuient un avenir bloqué. Les entreprises ferment. L’agriculture souffre. Et pourtant, aucun plan de sortie de crise sérieux n’est présenté à la nation.
L’heure est venue de changer de cap
Ce pays a besoin d’un véritable sursaut national. Cela commence par :
- Un dialogue immédiat et sincère entre le gouvernement, les syndicats et la société civile ;
- Une réforme transparente et concertée de la Jirama, basée sur l’intérêt public et non sur des décisions unilatérales ;
- Une transition vers une gouvernance plus ouverte, responsable et respectueuse des droits démocratiques ;
- Des solutions urgentes pour garantir l’accès à l’eau et à l’électricité à tous les Malgaches, sans discrimination géographique ou sociale.
Pour un avenir digne des Malagasy
Les Malgaches ne demandent pas l’impossible. Ils demandent de vivre dignement, dans un pays qui respecte ses citoyens, qui valorise son potentiel et qui ne sacrifie pas son avenir pour des intérêts à court terme.
L’histoire nous regarde. L’heure n’est plus aux discours, mais à l’action. Madagascar doit choisir : sombrer dans le chaos ou se relever avec courage et lucidité.
Zaza Ramandimbiarison