Écouter cet article

Abstract

Ce dossier explore les nouvelles dynamiques de soulèvements générationnels à travers une comparaison entre le Printemps arabe (2010-2019) et la vague Génération Z (2020-2025).
Il met en lumière une même logique de crescendo social, de l’étincelle vitale à la répression, du recyclage élitaire à la refondation partielle, mais dans des contextes géopolitiques et technologiques radicalement différents.

L’étude montre comment, depuis 2020, une jeunesse connectée et transnationale s’organise autour de revendications vitales (eau, électricité, emploi, corruption), dans un espace numérique mondialisé où l’image devient arme politique.
Du Kenya au Maroc, du Bangladesh à Madagascar, ces mouvements traduisent une mutation profonde : celle d’une révolution subsaharienne et asiatique qui ne se réclame plus d’une idéologie, mais d’un droit fondamental à vivre dignement.

Le cas du Népal (2025), analysé comme scénario de référence, illustre le risque d’un «  piège systémique » : victoire symbolique sans refondation réelle, vide de leadership, et reprise du pouvoir par les élites ou l’armée.
Ce «  modèle Népal » devient le miroir des failles structurelles des révoltes contemporaines : spontanéité sans stratégie, émotion sans institution, mobilisation sans gouvernance.

Le dossier avance l’hypothèse d’un programme adaptatif coordonné exploitant les vulnérabilités des États jeunes, pauvres et connectés.
Les signaux faibles (synchronisation des hashtags, flux d’ONG, mimétique narrative, pressions sur les ressources critiques) suggèrent une forme de recomposition géopolitique où les mouvements populaires servent parfois de levier à des redéfinitions d’accès aux ressources énergétiques, minières et numériques.

Appliquée à Madagascar, cette lecture invite à dépasser la réaction émotionnelle pour construire une architecture institutionnelle nouvelle, fondée sur :

En conclusion, le piège Népal n’est pas celui d’un pays, mais d’un cycle.
La Génération Z peut en sortir si elle transforme la colère en compétence, la vitesse en vision, et l’émotion en stratégie.
C’est à cette condition qu’un véritable changement systémique, endogène, souverain et durable, pourra émerger en Afrique et à Madagascar.

 

Télécharger le dossierIci 🗞

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Comité de Rédaction