Diapason est un « think tank » qui veut poser des questions, nourrir le débat, valoriser les initiatives et favoriser l’innovation socio-économique et politique pour le développement de Madagascar.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles du think tank.
Nos valeurs
- Boussole / Cap
- Indépendance politique
- Multiculturel
- Vision à long terme
- Trait d’union entre savoir et pouvoir
- Éducation
- Recul nécessaire
- Liberté d’action
- Disruptif
Bonne lecture !
Date : 08/07/25
« Changer une tête sans changer un système, c’est refaire le même cauchemar avec un nouveau visage. »
À Madagascar, l’histoire semble se répéter inlassablement. À chaque fois qu’un mouvement populaire prend de l’ampleur, une figure tombe… mais le système, lui, reste debout, intact, insaisissable, et terriblement résilient. Un système bâti sur la prédation, l’injustice, l’impunité et la confiscation des richesses par une minorité.
Aujourd’hui encore, le peuple malgache se lève, avec courage, dans un élan de dignité et de ras-le-bol. Et déjà, les voix de la peur se lèvent aussi :
« Si vous continuez, la vie deviendra encore plus chère. » « L’économie va s’effondrer. » « C’est dangereux pour la stabilité. »
Mais la stabilité de quoi ? De qui ? D’un système qui n’a produit que pauvreté, inégalités et désespoir pour la majorité ? D’un ordre politique qui recycle sans fin les mêmes logiques, les mêmes clans, les mêmes promesses non tenues ?
Ce n’est pas un simple changement de président que nous voulons. C’est un changement de cap. Un changement de paradigme.
Car oui, le capital humain est notre première richesse. Et pourtant, notre jeunesse s’exile, nos enseignants crient famine, nos soignants désertent les hôpitaux par manque de moyens. La majorité des Malgaches vit dans une précarité insoutenable, pendant que quelques-uns se partagent les miettes du pouvoir.
Changer la tête ne suffit plus. Il faut refonder le système.
Il faut des institutions solides, une justice réellement indépendante, une armée républicaine, une gouvernance basée sur la transparence, la compétence et l’intérêt général. Et cela ne viendra ni par la peur, ni par la résignation, mais bien par la mobilisation, la lucidité et la persévérance.
Un moment historique : écrire une belle et juste histoire pour demain
L’histoire ne donne que rarement une seconde chance à un peuple. Aujourd’hui, Madagascar est à un carrefour historique. Nous avons l’opportunité – et le devoir – de ne pas répéter les erreurs du passé. De ne pas nous contenter de changements cosmétiques. De ne pas nous laisser voler, une fois de plus, notre avenir.
Ce combat n’est pas sans coût. Il ne l’a jamais été. Mais le prix du renoncement est toujours plus élevé que celui de la lutte. Car renoncer, c’est condamner nos enfants à revivre ce que nous avons enduré. C’est accepter que rien ne change.
Alors, ne lâchons pas.
À tous ceux qui se battent, qui marchent, qui élèvent la voix : vous êtes la lumière dans cette obscurité.
Vous portez l’espoir d’un peuple. Vous êtes en train d’écrire, peut-être sans le savoir, l’un des chapitres les plus décisifs de notre histoire contemporaine.
Que demain, nos enfants puissent lire dans leurs manuels d’histoire :
« En 2025, les Malgaches ont dit non. Non à l’immobilisme. Non à la peur. Et oui à un nouveau départ. »
Madagascar mérite mieux. Son peuple aussi. Et ce mieux, il ne viendra que par vous. Par nous. Par notre détermination collective.
Zaza Ramandimbiarison