Dossier Énergie : Comprendre la situation énergétique de Madagascar

Abstract Madagascar fait face à une crise énergétique profonde, freinant son développement économique. Avec seulement 36 % de la population ayant accès à l’électricité, et des zones rurales largement laissées pour compte, le pays est en situation de sous-électrification critique. La JIRAMA, entreprise publique en charge de l’électricité, affiche des pertes abyssales avec un coût de production atteignant 2 946 ariary/kWh (0,74€) contre un tarif de vente moyen de 372 ariary/kWh (0,09€). En 2023, sa dette cumulée a dépassé 625 millions USD, et l’État dépense 227 millions USD par an en fuel lourd pour des centrales inefficaces. Pourtant, Madagascar regorge de ressources hydroélectriques : 403 sites ont été recensés, dont 134 sites stratégiques pouvant doubler ou tripler la production nationale. Mais le manque d’investissements et la mauvaise gouvernance empêchent leur exploitation. Face à cela, le Plan Énergétique Intégré (PEI) prévoit 7,03 milliards USD d’investissements d’ici 2030, avec une stratégie axée sur les mini-réseaux solaires hybrides, les systèmes photovoltaïques individuels et l’expansion du réseau hydroélectrique. Cependant, sans une réforme profonde de la JIRAMA et une participation accrue du secteur privé, ces projets risquent de rester au stade de promesses. L’exemple de pays comme la Malaisie, le Rwanda ou la Côte d’Ivoire montre que le développement énergétique passe par l’implication des entreprises privées. Madagascar doit s’inspirer de ces modèles pour sortir de l’impasse énergétique et amorcer une transformation économique durable. Nous abordons dans ce Dossier Énergie, la méthodologie et sources des calculs effectués par l’équipe de Diapason.   Télécharger l’article :  Ici 🗞

Madagascar : rien ne semble pouvoir endiguer une tendance récessive chronique

Abstract Depuis son indépendance en 1960, Madagascar semble enfermé dans une trajectoire récessive chronique, caractérisée par une succession de crises sociopolitiques entravant toute dynamique de croissance durable. Malgré d’importantes ressources naturelles et un potentiel économique notable, le pays reste en marge du développement, incapable de tirer parti de ses atouts. À travers une analyse approfondie des données économiques et politiques, cet article met en lumière l’influence déterminante des élites et la personnalisation des institutions dans la perpétuation de cette instabilité structurelle. L’absence de consensus stable sur les processus d’accumulation et de redistribution des richesses accentue les inégalités et alimente un cercle vicieux de crises récurrentes. Plus récemment, la situation évolue vers une forme de stagnation économique, où ni crises politiques ouvertes ni croissance soutenue ne se manifestent, renforçant ainsi l’énigme malgache d’un appauvrissement continu en dehors de tout conflit armé.  

Afrique : Vers un futur ancré dans ses réalités

Abstract L’article « Afrique : vers un futur ancré dans ses réalités » explore les réalités et opportunités du continent, en soulignant la nécessité de regarder en face les dysfonctionnements, les illusions économiques, politiques et sociaux. L’Afrique, riche en ressources naturelles, reste piégée dans un rôle de fournisseur brut, tandis que ses systèmes démocratiques, souvent fictifs, peinent à répondre aux attentes des populations. La dépendance aux puissances étrangères limite son autonomie, malgré les promesses d’investissements comme ceux de la Chine. Pour un futur durable, le continent doit miser sur la transformation locale des ressources, une gouvernance adaptée à ses spécificités culturelles et un investissement massif dans l’éducation pour libérer le potentiel de sa jeunesse. Ces priorités jetteraient les bases d’une autonomie véritablement ancrée dans les réalités africaines.

6ème conférence/Table ronde : Synthèse 2024 – Mettre des mots sur les maux (Vidéo)

ABSTRACT Synthèse 2024 – Mettre des mots sur les maux Pour la dernière conférence de l’année 2024, nous allons nous plier à un exercice qui nécessite certaines compétences en termes d’esprit d’analyse, d’objectivité et de synthèse. L’objectif pour l’auditeur, au sortir de cette conférence, est d’avoir une lecture plus claire de la situation de Madagascar (et des autres pays d’Afrique) en faisant la différence entre la symptomatologie (les signes de la maladie) et les causes profondes (les origines). Nos panélistes, dans leurs fonctions et dans leurs convictions profondes, savent déjà « pitcher » leur sujet et c’est ce qu’ils vont faire pour nourrir le débat. – Nathanaëlle-Bivia GASTON A. (JPM – Juniors pour Madagascar) – Elie Nkamgueu (Club Efficience & MANSSAH) – Ketakandriana Rafitoson, PhD (PWYP & TRANSPARENCY INTERNATIONAL INTIATIVE MADAGASCAR) – ralison andriamandranto (Observatoire de la vie publique) – Fabricia Devignes (International Institute for Educational Planning (IIEP-UNESCO) – Audrey Randriamandrato (Malagasy Women Empowerment) – Mika Andriambelo (ZA KOA HANORINA) Au prochain dîner/déjeuner familial ou lors d’une prochaine réunion entre ami(e)s, chacun de nous pourra « Mettre des mots sur les maux » de Madagascar avec ses 64 ans d’ « Indépendance ». Un bon diagnostic est nécessaire pour poser les bases d’un traitement. 🤒 Cette initiative DIAPASON veut permettre d’engager les prémisses d’une réflexion cruciale et de susciter des débats constructifs pour éclairer l’avenir du développement de Madagascar.

Comité de Rédaction