Diapason : Décryptage sur France 24 > Le journal d’Afrique

Lundi 13/10/25 > Le scénario suit le scripte : Les militaires vont combler la vacance du pouvoir avec la HCC Diapason est invité à décrypter l’actualité de Madagascar sur France 24, dans un contexte marqué par l’éveil de la Génération Z, la crise institutionnelle et les transformations en cours sur le continent. 📺 Notre intervention a porté sur le sens profond de ce moment historique : non pas une simple crise politique, mais un tournant générationnel et sociétal. Une jeunesse qui ne réclame pas un miracle, mais un État juste, digne et connecté à la réalité du pays. 👉 Comprendre le réel, avant les récits. C’est la mission de Diapason. – Nourrir le débat – Sources : France 24 #France24 #JournalDeLAfrique #Afrique #Diapason_Think_Tank #Madagascar
Diapason : Décryptage sur France 24 > Le journal d’Afrique

Dimanche 12/10/25 Diapason est invité à décrypter l’actualité de Madagascar sur France 24, dans un contexte marqué par l’éveil de la Génération Z, la crise institutionnelle et les transformations en cours sur le continent. 📺 Notre intervention a porté sur le sens profond de ce moment historique : non pas une simple crise politique, mais un tournant générationnel et sociétal. Une jeunesse qui ne réclame pas un miracle, mais un État juste, digne et connecté à la réalité du pays. 👉 Comprendre le réel, avant les récits. C’est la mission de Diapason. – Nourrir le débat – Sources : France 24 #France24 #JournalDeLAfrique #Afrique #Diapason_Think_Tank #Madagascar
Diapason : Décryptage sur TV5 Monde > Le journal d’Afrique

Samedi 11/10/25 Diapason est invité à décrypter l’actualité de Madagascar sur TV5 Monde, dans un contexte marqué par l’éveil de la Génération Z, la crise institutionnelle et les transformations en cours sur le continent. 📺 Notre intervention a porté sur le sens profond de ce moment historique : non pas une simple crise politique, mais un tournant générationnel et sociétal. Une jeunesse qui ne réclame pas un miracle, mais un État juste, digne et connecté à la réalité du pays. 👉 Comprendre le réel, avant les récits. C’est la mission de Diapason. – Nourrir le débat – Sources : TV5 Monde #TV5Monde #JournalDeLAfrique #Afrique #Diapason_Think_Tank #Madagascar
Journal de l’Afrique : Décryptage en direct sur France 24

🎙 Ce soir à 21h40 sur France 24, Diapason sera invité à décrypter l’actualité de Madagascar, dans un contexte marqué par l’éveil de la Génération Z, la crise institutionnelle et les mutations profondes du continent africain. 📺 Notre intervention portera sur les enjeux réels derrière la crise : non pas un désordre politique, mais une recomposition générationnelle et sociétale. Une jeunesse qui ne cherche pas la confrontation, mais la cohérence entre parole publique et réalité vécue. 👉 Comprendre le réel, avant les récits. C’est la mission de Diapason. – Nourrir le débat – #France24 #Afrique #Madagascar #GenerationZ #Diapason_Think_Tank #Décryptage #Société
Journal de l’Afrique : Décryptage en direct sur TV5 Monde

Diapason sera invité à décrypter l’actualité de Madagascar, dans un contexte marqué par l’éveil de la Génération Z, la crise institutionnelle et les transformations en cours sur le continent. 📺 Notre intervention portera sur le sens profond de ce moment historique : non pas une simple crise politique, mais un tournant générationnel et sociétal.Une jeunesse qui ne réclame pas un miracle, mais un État juste, digne et connecté à la réalité du pays. 👉 Comprendre le réel, avant les récits. C’est la mission de Diapason. – Nourrir le débat – #TV5Monde #JournalDeLAfrique #Afrique #Diapason_Think_Tank #Madagascar
Madagascar au point de bascule du mouvement générationnel

Date : 10/10/25 L’HISTOIRE SE RÉPÈTE Bis repetita ? « Le pouvoir appartient au peuple. C’est le peuple qui donne le pouvoir, et c’est le peuple qui reprend aussi le pouvoir. » Déclaration d’Andry Rajoelina, Antananarivo, 2009 (extrait vidéo : facebook.com/reel/2065068920966844) Seize ans plus tard, les mêmes mots résonnent dans les rues d’Antananarivo, mais cette fois, ils lui sont adressés. Le cycle s’inverse : la jeunesse reprend le langage du pouvoir pour réclamer la promesse trahie. Ce miroir historique signe la fin d’une époque, celle des révolutions capturées par ceux qui les ont initiées. Cet article veut mettre en exergue les conditions de réussite dudit mouvement. Introduction La dissolution du gouvernement Ntsay et la nomination d’un général à la primature marquent une inflexion historique. Depuis la fin de septembre 2025, la colère de la jeunesse malgache s’est muée en exigence existentielle : vivre dignement, décider de son avenir, rompre avec un système clos. En tentant de contenir la tempête par un limogeage rapide, Andry Rajoelina a cherché à maîtriser la rue sans comprendre qu’il venait d’en changer la nature. Car dans cette séquence, le pouvoir se bat contre une génération qui ne demande plus des explications, mais une transformation. Le recyclage élitaire : prolonger sans transformer L’éviction du cabinet Ntsay fut présentée comme un tournant. En réalité, elle s’apparente à une opération de recyclage interne. La nomination d’un militaire pur, le Général Zafisambo, comme Premier ministre est un choix symptomatique : il n’est pas une personnalité politique de premier rang mais un homme de l’appareil, ce qui permet de diriger sans troubler les réseaux d’affaires et les clientèles. Le choix d’un militaire de carrière traduit une logique de fermeture : recentrer le pouvoir autour du noyau dur présidentiel et des circuits sécuritaires. Le recyclage a aussi un effet tampon : en cassant l’ancien cabinet, en nommant un PM militaire, le Président Rajoelina donne l’impression d’un changement sans en être lui-même l’acteur contesté. Les promesses de dialogue national ont aussitôt été rejetées par la rue, qui y voit une tentative d’étouffement. Le récit officiel, celui d’une « jeunesse manipulée » et de « casseurs », trahit une incapacité à reconnaître la légitimité sociale du mouvement. Le dialogue proposé est « cadré » : Le pouvoir conserve l’initiative du format, des interlocuteurs, du calendrier, ce qui en limite la portée réelle. Le gouvernement oriente l’offensive narrative : présenter le mouvement comme une tentative de « coup » ou de déstabilisation, accuser des ingérences étrangères, opposer « la jeunesse paisible » aux « casseurs ». (Le Monde.fr) Le pouvoir gagne du temps, mais perd de la profondeur. Il multiplie les annonces sans horizon, reproduisant le schéma déjà observé après 2009 : dissoudre, promettre, reconstituer, recommencer. Le recyclage devient la marque de fabrique d’un système à bout de souffle. Le faible soutien visible au niveau des masses lors de la mobilisation pro-pouvoir (contre-manifestation ratée) indique que le régime ne peut plus légitimer facilement une réponse par la rue. (Le Monde.fr) Mais ce recyclage est à risque : s’il échoue à neutraliser la contestation, il galvanise la rue. Les fissures invisibles du régime En limogeant son gouvernement, le président a ouvert une boîte de Pandore. Derrière l’apparente cohésion, les rancunes s’accumulent. Les ministres déchus détiennent des secrets, des réseaux, des contrats. Certains, écartés du pouvoir, pourraient désormais devenir des adversaires. Ce glissement interne constitue la menace la plus sérieuse : non pas une opposition structurée, mais un désalignement progressif des élites. Les réseaux économiques hésitent, les diplomaties étrangères se repositionnent, l’appareil sécuritaire observe. La cohésion de façade dissimule une peur sourde : celle du lendemain sans immunité. Car perdre le pouvoir, pour le président, c’est aussi perdre la protection juridique qui l’entoure. Les enquêtes dormantes sur les biens mal acquis, les marchés publics opaques et les violences d’État pourraient ressurgir dès la chute de la garde institutionnelle. Le triangle de la vulnérabilité : rancune, peur, armée Trois forces désormais structurent la séquence : Les rancunes internes, fruits du limogeage, forment un réservoir d’instabilité politique. La peur judiciaire, omniprésente, transforme chaque décision en réflexe de survie. L’armée, la grande muette, reste en observation. Elle sait que son image se joue dans cette crise : soutenir un régime contesté ou apparaître comme garante d’une transition pacifique. Son attitude rappelle celle de l’armée népalaise, qui finit par arbitrer entre les extrêmes[1]. À Antananarivo, certains officiers évoquent déjà la « nécessité d’un retour à la raison ». Si cette voix devient dominante, elle pourrait peser davantage que les déclarations présidentielles.L’équilibre devient fragile : un faux pas, un ordre illégitime ou une bavure pourrait précipiter une rupture. Le Crescendo malgache : du stade 4 à la bifurcation (Stade 5) Rappel de ce qui se passe dans le monde Selon la grille Crescendo élaborée par Diapason, Madagascar est aujourd’hui au stade 4, celui du recyclage élitaire. Les étapes précédentes – étincelle vitale, rue en ébullition, répression – sont franchies. Chaque soulèvement suit la même courbe : Tableau – Étapes d’un mouvement générationnel (Crescendo) Le défi consiste désormais à franchir le stade 5, la rupture politique. Cette transition exige un changement de logique : Clarifier la légitimité du mouvement : une charte Génération Z Madagascar doit définir les valeurs, les lignes rouges et la stratégie de non-violence. Structurer la représentation : des porte-paroles élus, un conseil civique provisoire, une coordination nationale et régionale. Transformer la colère en processus politique : consultation publique, calendrier électoral clair, supervision indépendante. Créer des garanties de rupture : transparence patrimoniale, financement politique vérifiable. Mobiliser la diaspora et les PME : un pacte jeunesse-économie pour restaurer la confiance. Sécuriser l’information : baromètre citoyen, vérification des faits, open data. Préparer la relève : écoles civiques, leadership public, transition générationnelle. L’enjeu n’est pas la vitesse, mais la structure : transformer un cri en architecture. Car c’est souvent là que les révolutions s’éteignent, dans l’absence de forme. Scénarios immédiats Trois trajectoires se dessinent à court terme : Scénario Ce qui se passe Risques / Opportunités Durcissement contrôlé avec stabilisation partielle Le gouvernement
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Le moment est venu d’écrire une nouvelle page de notre histoire

Diapason est un « think tank » qui veut poser des questions, nourrir le débat, valoriser les initiatives et favoriser l’innovation socio-économique et politique pour le développement de Madagascar. Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles du think tank. Nos valeurs Boussole / Cap Indépendance politique Multiculturel Vision à long terme Trait d’union entre savoir et pouvoir Éducation Recul nécessaire Liberté d’action Disruptif Bonne lecture ! Date : 08/07/25 « Changer une tête sans changer un système, c’est refaire le même cauchemar avec un nouveau visage. » À Madagascar, l’histoire semble se répéter inlassablement. À chaque fois qu’un mouvement populaire prend de l’ampleur, une figure tombe… mais le système, lui, reste debout, intact, insaisissable, et terriblement résilient. Un système bâti sur la prédation, l’injustice, l’impunité et la confiscation des richesses par une minorité. Aujourd’hui encore, le peuple malgache se lève, avec courage, dans un élan de dignité et de ras-le-bol. Et déjà, les voix de la peur se lèvent aussi : « Si vous continuez, la vie deviendra encore plus chère. » « L’économie va s’effondrer. » « C’est dangereux pour la stabilité. » Mais la stabilité de quoi ? De qui ? D’un système qui n’a produit que pauvreté, inégalités et désespoir pour la majorité ? D’un ordre politique qui recycle sans fin les mêmes logiques, les mêmes clans, les mêmes promesses non tenues ? Ce n’est pas un simple changement de président que nous voulons. C’est un changement de cap. Un changement de paradigme. Car oui, le capital humain est notre première richesse. Et pourtant, notre jeunesse s’exile, nos enseignants crient famine, nos soignants désertent les hôpitaux par manque de moyens. La majorité des Malgaches vit dans une précarité insoutenable, pendant que quelques-uns se partagent les miettes du pouvoir. Changer la tête ne suffit plus. Il faut refonder le système. Il faut des institutions solides, une justice réellement indépendante, une armée républicaine, une gouvernance basée sur la transparence, la compétence et l’intérêt général. Et cela ne viendra ni par la peur, ni par la résignation, mais bien par la mobilisation, la lucidité et la persévérance. Un moment historique : écrire une belle et juste histoire pour demain L’histoire ne donne que rarement une seconde chance à un peuple. Aujourd’hui, Madagascar est à un carrefour historique. Nous avons l’opportunité – et le devoir – de ne pas répéter les erreurs du passé. De ne pas nous contenter de changements cosmétiques. De ne pas nous laisser voler, une fois de plus, notre avenir. Ce combat n’est pas sans coût. Il ne l’a jamais été. Mais le prix du renoncement est toujours plus élevé que celui de la lutte. Car renoncer, c’est condamner nos enfants à revivre ce que nous avons enduré. C’est accepter que rien ne change. Alors, ne lâchons pas. À tous ceux qui se battent, qui marchent, qui élèvent la voix : vous êtes la lumière dans cette obscurité. Vous portez l’espoir d’un peuple. Vous êtes en train d’écrire, peut-être sans le savoir, l’un des chapitres les plus décisifs de notre histoire contemporaine. Que demain, nos enfants puissent lire dans leurs manuels d’histoire : « En 2025, les Malgaches ont dit non. Non à l’immobilisme. Non à la peur. Et oui à un nouveau départ. » Madagascar mérite mieux. Son peuple aussi. Et ce mieux, il ne viendra que par vous. Par nous. Par notre détermination collective. Zaza Ramandimbiarison Télécharger l’article : Ici 🗞
Le piège Népal : Sous la vague Génération Z, la recomposition du monde (Article)

Date : 07/10/25 La surface des émotions La crise a commencé le 25 septembre 2025, presque sans prévenir. Ce matin-là, deux élus municipaux de l’opposition sont arrêtés à Antananarivo. Officiellement, il s’agissait d’une affaire de « trouble à l’ordre public » et d’« intrusion dans des locaux administratifs ». Mais, selon plusieurs témoins et observateurs, leur véritable « faute » fut d’avoir déposé une demande d’autorisation de manifester pour dénoncer les coupures d’eau et d’électricité qui paralysaient la capitale depuis des semaines. L’événement a fait l’effet d’un électrochoc : en quelques heures, la tension accumulée a trouvé son exutoire. Les réseaux sociaux ont relayé les images de l’arrestation, bientôt mêlées aux vidéos d’étudiants révisant à la lampe torche et de mères de famille remplissant des seaux vides. Les délestages et le manque d’eau, jadis subis dans le silence, prenaient soudain valeur de symbole. Les écoles fermaient plus tôt, les universités improvisaient des cours sans électricité, les hôpitaux tournaient sur des groupes électrogènes épuisés. Le pays découvrait que sa crise n’était plus technique : elle était existentielle. Cette colère est légitime, parce qu’elle vient du réel. Elle ne naît pas d’un mot d’ordre, mais d’une évidence : vivre sans eau, sans lumière et sans perspectives n’est plus supportable. Les jeunes qui descendent dans la rue ne sont pas mus par une idéologie ; ils expriment la fatigue d’une génération sacrifiée – celle à qui l’on a promis la modernité sans lui donner les moyens d’en vivre. Ils ne réclament pas le pouvoir, ils réclament la cohérence : celle d’un État qui tienne ses promesses et d’une société qui offre autre chose que la débrouille. Ce soulèvement, d’abord local et émotionnel, révèle pourtant quelque chose de bien plus profond : le basculement d’un pays où la survie quotidienne devient l’acte politique suprême. Et c’est à partir de ce cri authentique que commence la véritable lecture, celle d’un monde où chaque colère, même juste, peut être absorbée par des logiques qui la dépassent. Les racines invisibles Les observateurs pressés y voient une contagion émotionnelle ; les analystes attentifs distinguent un schéma récurrent. Chaque soulèvement suit la même courbe : Tableau – Étapes d’un mouvement générationnel (Crescendo) Étape Date observée / estimée (Madagascar) Remarques / justification Pays concernés % atteints (sur 7) 1. Étincelle vitale → cri collectif 25 sept. 2025 Manque d’eau/électricité déclenche la colère Tous (MA, MG, KE, NP, NG, SN, BD) 100 % (7/7) 2. Rue en ébullition → slogans élargis 26-27 sept. 2025 Les revendications dépassent le problème initial Tous (MA, MG, KE, NP, NG, SN, BD) 100 % (7/7) 3. Répression → radicalisation 25-27 sept. 2025 Couvre-feu, arrestations, violences policières MA, MG, NP, NG, SN, BD (KE = plus limité) 86 % (6/7) 4. Pseudo-élites → tentatives de recyclage 29 sept. 2025 Dissolution gouvernementale, annonces cosmétiques MA, MG, NG, BD (SN, NP, KE = autres trajectoires) 57 % (4/7) 5. Bifurcation → 3 trajectoires oct. 2025 (est.) Choix : recyclage, rupture partielle ou réelle KE (loi retirée), SN (alternance), NP (démission PM), MG/MA/NG/BD en cours 71 % (5/7) 6. Émergence (ou vide) de figures nov. 2025 (est.) Figures emblématiques ou absence de leadership SN (Sonko/Faye), NP (leaders étudiants), BD (mouvement étudiants quotas) 43 % (3/7) 7. Traduction institutionnelle → réforme ou cycle Fin 2025-2026 (est.) Réformes concrètes ou restauration KE (texte retiré), NP (changement PM), SN (alternance électorale) 43 % (3/7) 8. Choc géostratégique → confrontation avec intérêts extérieurs 2026 (est.) Pressions sur énergie, mines, dette, alliances MG, NG, SN (dette, ressources stratégiques) 43 % (3/7) 9. Consolidation (ou restauration) 2026-2027 (est.) Stabilisation d’un nouveau système ou retour au statu quo. SN (consolidation démocratique en cours), NG (retour partiel au statu quo) 29 % (2/7) Analyse des % Étapes 1-2 : universelles (100 %). Étape 3 (répression) : quasi systématique (86 %). Étape 4 (recyclage) : fréquente (57 %). Étape 5 (bifurcation) : majoritaire (71 %). Étapes 6-9 : chute progressive → seuls 30-40 % atteignent le stade de réformes, confrontation géopolitique ou consolidation durable. En résumé Une étincelle vitale → une amplification numérique → une répression brutale → un recyclage élitaire → un retour au statu quo. Ce « programme adaptatif coordonné » fonctionne comme un logiciel : il s’adapte aux failles propres à chaque État. – Au Maroc, ce furent les services publics. – Au Kenya, la fiscalité numérique. – Au Bangladesh, l’injustice des quotas d’emplois. – Au Népal, la censure des réseaux sociaux. – À Madagascar, les délestages et la corruption. Sous ces colères locales, les mêmes lignes de force : – Une jeunesse connectée, sans canal politique, – Des institutions obsolètes, – Des acteurs économiques étrangers présents dans les secteurs vitaux, – Une opinion mondiale prête à s’émouvoir. Chaque mouvement devient alors à la fois authentique et exploitable. – Authentique, car il part d’une souffrance réelle. – Exploitables, car ils fragilisent les équilibres dont dépendent l’énergie, les minerais, les marchés et la dette. Ainsi, le visible, la rue, sert parfois d’écran à l’invisible : la recomposition du pouvoir. Les ressources critiques de l’Afrique (graphite, cobalt, gaz, phosphates) sont aujourd’hui ce que le pétrole fut au XXe siècle. Elles déterminent la transition énergétique du monde. Une vague prévisible de jeunes Africains, plus de 65 % de la population du continent a moins de 25 ans, commence à prendre conscience de son potentiel collectif et des ressources immenses de ses territoires. Ce réveil générationnel accompagne une nouvelle décolonisation effective, celle des 54 pays d’Afrique qui cherchent à passer de la dépendance structurelle à la souveraineté économique. Pour certains acteurs occidentaux, cette dynamique représente un risque : la perte de la « manne africaine » – énergétique, minière, intellectuelle – et, de facto, un changement de polarité économique mondiale. Scénario plus que probable qui est seulement tributaire du facteur temps. L’enjeu devient alors de retarder ce basculement, de garder la main sur les leviers africains avant que de nouvelles puissances – la Chine, la Russie, l’Inde, les États-Unis ou d’autres – n’établissent leur propre influence. Dans ce contexte de rivalités
Le piège Népal : Sous la vague Génération Z, la recomposition du monde (Dossier)

Abstract Ce dossier explore les nouvelles dynamiques de soulèvements générationnels à travers une comparaison entre le Printemps arabe (2010-2019) et la vague Génération Z (2020-2025).Il met en lumière une même logique de crescendo social, de l’étincelle vitale à la répression, du recyclage élitaire à la refondation partielle, mais dans des contextes géopolitiques et technologiques radicalement différents. L’étude montre comment, depuis 2020, une jeunesse connectée et transnationale s’organise autour de revendications vitales (eau, électricité, emploi, corruption), dans un espace numérique mondialisé où l’image devient arme politique.Du Kenya au Maroc, du Bangladesh à Madagascar, ces mouvements traduisent une mutation profonde : celle d’une révolution subsaharienne et asiatique qui ne se réclame plus d’une idéologie, mais d’un droit fondamental à vivre dignement. Le cas du Népal (2025), analysé comme scénario de référence, illustre le risque d’un « piège systémique » : victoire symbolique sans refondation réelle, vide de leadership, et reprise du pouvoir par les élites ou l’armée.Ce « modèle Népal » devient le miroir des failles structurelles des révoltes contemporaines : spontanéité sans stratégie, émotion sans institution, mobilisation sans gouvernance. Le dossier avance l’hypothèse d’un programme adaptatif coordonné exploitant les vulnérabilités des États jeunes, pauvres et connectés.Les signaux faibles (synchronisation des hashtags, flux d’ONG, mimétique narrative, pressions sur les ressources critiques) suggèrent une forme de recomposition géopolitique où les mouvements populaires servent parfois de levier à des redéfinitions d’accès aux ressources énergétiques, minières et numériques. Appliquée à Madagascar, cette lecture invite à dépasser la réaction émotionnelle pour construire une architecture institutionnelle nouvelle, fondée sur : Un Haut Conseil Électoral indépendant ; Un scrutin uninominal à un tour, simple et transparent ; Des tableaux de bord citoyens pour la traçabilité des finances et des réformes ; Et une coalition civique entre jeunesse, PME, syndicats et diaspora. En conclusion, le piège Népal n’est pas celui d’un pays, mais d’un cycle.La Génération Z peut en sortir si elle transforme la colère en compétence, la vitesse en vision, et l’émotion en stratégie.C’est à cette condition qu’un véritable changement systémique, endogène, souverain et durable, pourra émerger en Afrique et à Madagascar. Télécharger le dossier : Ici 🗞