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Date : 12/09/25

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Introduction

Madagascar fête son indépendance depuis 65 ans, mais à y regarder de plus près, cette souveraineté ressemble souvent à une vitrine. Derrière le drapeau, l’hymne et le siège aux Nations Unies, les mécanismes hérités de la colonisation continuent de structurer la vie politique, l’économie, l’éducation et même le langage du pouvoir.

Ce document propose une radioscopie du fonctionnement du pays, loin des mythes officiels. Les faits présentés sont tirés du quotidien des Malgaches, de leur rapport aux institutions et des dépendances visibles ou invisibles qui encadrent leurs vies.

Car pour savoir où l’on va, encore faut-il savoir d’où l’on vient. Or, l’histoire de Madagascar est celle d’une indépendance inachevée, où les élites se forment encore en France, où les secteurs stratégiques sont dominés par des multinationales étrangères, et où la langue du droit n’est pas celle de la majorité.

Comprendre le contexte et l’origine des maux, c’est la seule voie pour envisager des solutions. C’est cette lecture sans détour que cet article propose : mettre à nu l’architecture de dépendance qui façonne la trajectoire de la Grande Île, et ouvrir la réflexion sur ce qu’il reste à construire pour transformer l’indépendance en réalité vécue.

Nationalité et trajectoires des présidents malgaches

Signification symbolique

Impact politique et diplomatique

En clair

Le cas d’Andry Rajoelina, président malgache mais aussi citoyen français, incarne l’ambiguïté de l’indépendance. Plus qu’une anecdote, il révèle une architecture de dépendance où les élites politiques peuvent appartenir juridiquement, culturellement et symboliquement à deux espaces à la fois – Madagascar et la France – mais dans un rapport profondément inégalitaire.

Les secteurs clés sont contrôlés par des entreprises étrangères

Énergie

Mines et ressources naturelles

Télécommunications

Banques et finance

Agro-industrie et ressources agricoles

Synthèse

Formation des hauts fonctionnaires en France

Héritage colonial et dépendance éducative

Formation actuelle des hauts fonctionnaires

Exemples concrets

L’enseignement supérieur local reste dépendant

Armée / unités combattantes

Gendarmerie (force militaire intérieure)

Police nationale (sécurité intérieure – hors « armée » mais pertinent pour le dispositif français)

Ce qu’on peut affirmer solidement

Les listes nominatives des gradés en cours de formation ne sont pas publiées pour des raisons évidentes de sécurité opérationnelle. Les sources officielles communiquent surtout par unités, promotions et dispositifs (FAZSOI/2e RPIMa, DCSD, ENSP).

Conséquences sur la souveraineté

En résumé

La haute administration malgache est formée majoritairement en France, ce qui maintient une dépendance intellectuelle et culturelle. L’enseignement supérieur local, affaibli, n’a pas encore acquis la légitimité nécessaire pour former de manière autonome ses élites administratives. C’est l’un des piliers de l’“indépendance inachevée” : même si le drapeau est malgache, l’architecture de l’État fonctionne toujours selon les plans dessinés à Paris.

La langue officielle dans les hautes fonctions : le français

Statut juridique des langues

Administration centrale : bilingue en droit, français en pratique

Justice et langage du droit

Enseignement et production normative

Données de contexte utiles

Ce que cela implique concrètement

Le pays divisé en 18 ethnies, réuni par le français

Origine coloniale de la classification ethnique

Usage politique des divisions ethniques

Le rôle de la langue française comme ciment institutionnel

Conséquences contemporaines

Synthèse

En résumé

Cette anthologie correspond exactement à ce qu’on appelle dans Diapason l’Indépendance inachevée. Madagascar a conquis la souveraineté formelle en 1960 (drapeau, hymne, siège à l’ONU), mais reste dépendant structurellement :

Cela rejoint la notion de “65 ans après – L’architecture de la dépendance : une indépendance de façade qui masque un ancrage profond dans les mécanismes de domination économique et culturelle.

Ce que révèle cette radioscopie, c’est une évidence que beaucoup préfèrent taire : Madagascar n’est pas réellement indépendant. Les symboles sont là – un drapeau, un hymne, un siège à l’ONU – mais derrière, l’essentiel échappe encore à la maîtrise nationale.

Quand le président de la République est aussi citoyen français, quand les mines, l’énergie, les banques et les télécommunications sont dominées par des multinationales, quand la langue du droit n’est pas celle du peuple, quand les élites reproduisent les schémas coloniaux et quand la division ethnique reste un outil politique, alors il ne s’agit pas d’une coïncidence. C’est une architecture de dépendance savamment entretenue.

Dire les choses telles qu’elles sont n’est pas du défaitisme : c’est un acte de lucidité. Car il est impossible d’espérer un futur digne sans nommer les chaînes qui maintiennent encore Madagascar sous tutelle. Rompre avec ces dépendances est le seul horizon crédible.

L’enjeu n’est donc pas de célébrer une indépendance de façade, mais de construire enfin une souveraineté vécue. Une souveraineté qui ne se décrète pas dans les discours, mais qui se conquiert dans les faits – par la reprise du contrôle sur nos ressources, notre formation, nos institutions et notre récit collectif.

Soit Madagascar choisit de rester dans l’illusion, soit il assume de transformer son indépendance en réalité. L’histoire jugera notre courage.

 

Rédaction – Diapason

[1] https://www.diapason.mg/la-presidence-de-la-sadc-prestige-contre-pauvrete/

[2] https://www.diapason.mg/comprendre-la-situation-energetique-de-madagascar/

[3] https://www.diapason.mg/cartographie-economique-des-communautes-une-nation-des-visages/

[4] https://www.diapason.mg/madagascar-leconomie-fantome-dune-nation-spoliee/

[5] https://www.diapason.mg/liceberg-inverse-ce-que-le-monde-voit-ce-que-le-malgache-ignore/

[6] https://www.linfo.re/ocean-indien/madagascar/cooperation-militaire-la-france-renforce-les-capacites-de-la-garde-presidentielle-malgache

[7] https://www.defense.gouv.fr/operations/actualites/fazsoi-entrainement-conjoint-du-batpara-malgache-2e-rpima

[8] https://mg.ambafrance.org/Formation-a-l-Ecole-superieure-de-la-gendarmerie-nationale-ESGN-de-MORAMANGA

[9] https://www.facebook.com/ambafrance.madagascar/posts/-c%C3%A9r%C3%A9monie-de-cl%C3%B4ture-de-la-3%C3%A8me-promotion-des-cadets-de-la-gendarmerie-de-lesgn/1175864031248590/

[10] https://www.fondation-alliancefr.org/?p=58560

[11] https://www.facebook.com/ambafrance.madagascar/posts/madagascar-formation-commune-ensp-eniap-mai-2025-du-26-au-30-mai-2025-sest-d%C3%A9rou/1125754326259561/

[12] https://actu.orange.mg/deux-policiers-malgaches-senvolent-pour-une-formation-delite-en-france/

[13] https://www.defense.gouv.fr/operations/actualites/fazsoi-entrainement-conjoint-du-batpara-malgache-2e-rpima

[14] https://ecnl.org/sites/default/files/files/2021/MadagascarConstitution.pdf

[15]https://media.unesco.org/sites/default/files/webform/r2e002/6976583919a3e56e3e95d17e67a9fbcbebf83f38.pdf

[16] https://serge.bibauw.be/madagascar/sociolinguistique/

[17] https://serge.bibauw.be/madagascar/sociolinguistique/

[18] https://uprim-madagascar.mg/assets/uploads/2020/07/Le-francais-juridique-Extrait.pdf

[19] https://journals.openedition.org/cliothemis/1373

[20] https://www.francophonie.org/sites/default/files/2023-03/Rapport-La-langue-francaise-dans-le-monde_VF-2022.pdf

[21] https://patrinum.ch/record/16803/files/md_ms2_p26319_2014.pdf

[22] https://www.francophonie.org/sites/default/files/2022-03/Synthese_La_langue_francaise_dans_le_monde_2022.pdf

[23] https://www.constituteproject.org/constitution/Madagascar_2010

[24] https://serge.bibauw.be/madagascar/sociolinguistique/

 

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