Madagascar – Entre rêves démocratiques et concentration croissante du pouvoir

Abstract Madagascar se trouve à un tournant décisif entre aspirations démocratiques et une concentration croissante du pouvoir. L’analyse des indicateurs internationaux (Democracy Index, Freedom House, V-Dem) révèle une démocratie en recul, marquée par des élections contestées, une justice perçue comme inféodée et des pressions croissantes sur la presse et l’opposition. La réélection d’Andry Rajoelina en 2023 illustre ces tensions, avec des accusations de fraudes et une validation controversée des résultats. En parallèle, la population malgache fait face à une détérioration des services publics, avec des pénuries d’eau et d’électricité exacerbant les inégalités sociales. L’article met en perspective l’évolution de Madagascar avec d’autres pays ayant suivi des trajectoires similaires, comme la Turquie ou la Hongrie, qui ont vu leur système politique évoluer vers un pouvoir plus centralisé. Toutefois, des exemples positifs existent : le Ghana, l’Indonésie ou la Corée du Sud ont su allier stabilité politique et développement économique grâce à des réformes institutionnelles et économiques audacieuses. Pour préserver un cadre démocratique et favoriser un développement durable, Madagascar pourrait renforcer ses institutions, lutter contre la corruption et diversifier son économie. L’amélioration du climat des affaires, les investissements dans l’éducation et les infrastructures, ainsi qu’une gouvernance plus transparente sont des leviers essentiels pour un avenir plus prospère et inclusif. Télécharger l’article : Ici 🗞
Note de conjoncture économique à Madagascar : Combler le gap de la productivité

LES POINTS MARQUANTS Cette édition de la Note de conjoncture économique de Madagascar souligne que, bien que l’économie malgache se redresse, la croissance reste à la fois inégale et insuffisante pour améliorer significativement le niveau de vie. La Note met en lumière la faiblesse et la baisse de la productivité et souligne la nécessité cruciale de créer des conditions permettant aux entreprises plus productives d’entrer sur le marché et de croître afin de créer davantage d’emplois de meilleure qualité. Pour combler l’écart de productivité, il est essentiel de mettre en place des réformes bien conçues pour améliorer l’environnement des affaires, ainsi que des mesures visant à renforcer les capacités des entreprises et à promouvoir l’esprit d’entreprise. Le rapport « Note de conjoncture économique : Combler le gap de productivité » analyse les évolutions récentes de l’économie malgache et présente ses perspectives à moyen terme. Sa section thématique s’appuie sur les données de l’Enquête sur les entreprises (WBES) de 2022 de la Banque mondiale pour examiner les performances récentes des entreprises en matière de productivité, les principaux moteurs de la croissance de la productivité et les implications pour l’élaboration des politiques. Voici les faits marquants de la Note : 1. L’économie se redresse, mais la croissance reste inégale. Après avoir chuté à -7,1 % en 2020, marquant la plus forte récession depuis la crise politique de 2002, la croissance s’est stabilisée à 4,2 % en 2024. Elle a été principalement portée par l’investissement privé, suivi de la consommation des ménages, tandis que les exportations nettes n’ont pas contribué à cette reprise. Les résultats globaux à l’exportation ont été amoindris, ce qui a ralenti la demande mondiale et fait baisser les prix des principales exportations. L’insuffisance des recettes fiscales limite la capacité du gouvernement en matière d’investissement public et de prestation de services. Malgré les efforts déployés pour stimuler les recettes fiscales, le ratio impôts/PIB reste faible, à 10,8 %. Face à une inflation élevée, la Banque centrale a resserré sa politique monétaire. Le ratio crédit/PIB, fixé à 15,2 % en 2024, reste en deçà de la moyenne régionale de 26,7 % en 2023 en Afrique subsaharienne. Le manque d’accès au financement est une contrainte majeure pour les entreprises. 2. En outre, la croissance économique actuelle ne suffit pas à améliorer de manière significative le niveau de vie, et le taux de pauvreté reste supérieur à celui des pays voisins et des standards internationaux. La croissance actuelle demeure insuffisante pour réduire durablement la pauvreté ou générer un nombre significatif d’emplois. Près de 70 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté international de 2,15 dollars par habitant et par jour, et plus de 70 % souffrent de privations dans l’accès aux besoins essentiels tels que l’éducation, la santé et un logement décent. Seul 54,9 % de la population en âge de travailler est employé, dont 60,7 % dans l’agriculture. Cette forte dépendance à une agriculture à faible productivité, combinée à des opportunités limitées dans des secteurs mieux rémunérés, illustre la persistance de la pauvreté. Par ailleurs, la vulnérabilité de l’économie aux chocs climatiques aggrave encore la pauvreté des ménages. 3. La dynamique de croissance repose sur la mise en œuvre de réformes structurelles essentielles et est exposée à des risques de ralentissement. La croissance devrait progressivement s’accélérer et atteindre son plein potentiel à partir de 2025. Parmi les principales menaces qui pèsent sur ces perspectives figurent les coupures d’électricité récurrentes et le changement climatique, qui affectent particulièrement l’industrie manufacturière et l’agriculture. Pour stimuler la croissance et améliorer les moyens de subsistance, il est crucial d’accélérer les réformes structurelles, notamment dans l’énergie, les mines et le numérique, des secteurs clés pour renforcer la compétitivité et la résilience économique du pays. 4. Il est crucial de favoriser un environnement où des entreprises plus productives peuvent émerger et se développer, afin de générer davantage d’emplois de meilleure qualité. À Madagascar, les 25 % d’entreprises les plus productives versent des salaires pouvant être jusqu’à sept fois supérieurs à ceux proposés par les 25 % d’entreprises les moins productives. Les jeunes entreprises et les entreprises exportatrices, notamment celles qui investissent dans la recherche et le développement (R-D), affichent généralement une meilleure performance en matière de productivité. Cependant, la productivité globale du pays a connu un déclin constant au cours des deux dernières décennies, plaçant Madagascar parmi les nations les moins productives au monde. 5. La croissance de la productivité est entravée par un accès limité au financement, des problèmes d’infrastructure et l’instabilité politique. À Madagascar, seules 8 % des entreprises déclarent avoir accès à un prêt bancaire ou une ligne de crédit. Plus de la moitié (52 %) subissent des coupures d’électricité, et l’état dégradé des routes complique leurs activités. Par ailleurs, 17 % des entreprises considèrent l’instabilité politique comme le principal frein à leur développement, tandis que 30 % signalent un manque de main-d’œuvre qualifiée, limitant ainsi leur croissance. Les entreprises dirigées par des hommes et les entreprises étrangères affichent généralement une productivité plus élevée. En revanche, les entreprises locales et celles détenues par des femmes font face à des obstacles majeurs, notamment un accès restreint au financement, des difficultés à obtenir des certifications de qualité et un manque de personnel qualifié, freinant ainsi leur potentiel de développement. 6. L’amélioration de la productivité nécessitera des réformes bien conçues pour renforcer l’environnement des affaires, ainsi que des mesures visant à accroître les capacités des entreprises et à promouvoir l’esprit d’entreprise. Ces réformes incluent l’adoption d’une législation, telle qu’une loi sur les start-ups, et la simplification des procédures pour faciliter l’entrée et l’exploitation des start-ups, la promotion de la formation à l’entrepreneuriat pour encourager la création de nouvelles entreprises, ainsi que la mise en place d’un programme d’accélération des PME, accompagné d’initiatives de formation des travailleurs et d’adoption de technologies pour renforcer les entreprises existantes. De plus, il est crucial de développer des options de crédit-bail et des services financiers numériques pour élargir l’accès au financement, et de promouvoir des réformes de l’environnement des affaires, telles que la numérisation des services gouvernementaux. Enfin,
Comprendre la situation énergétique de Madagascar

Abstract Madagascar fait face à une crise énergétique profonde, freinant son développement économique. Avec seulement 36 % de la population ayant accès à l’électricité, et des zones rurales largement laissées pour compte, le pays est en situation de sous-électrification critique. La JIRAMA, entreprise publique en charge de l’électricité, affiche des pertes abyssales avec un coût de production atteignant 2 946 ariary/kWh (0,74€) contre un tarif de vente moyen de 372 ariary/kWh (0,09€). En 2023, sa dette cumulée a dépassé 625 millions USD, et l’État dépense 227 millions USD par an en fuel lourd pour des centrales inefficaces. Pourtant, Madagascar regorge de ressources hydroélectriques : 403 sites ont été recensés, dont 134 sites stratégiques pouvant doubler ou tripler la production nationale. Mais le manque d’investissements et la mauvaise gouvernance empêchent leur exploitation. Face à cela, le Plan Énergétique Intégré (PEI) prévoit 7,03 milliards USD d’investissements d’ici 2030, avec une stratégie axée sur les mini-réseaux solaires hybrides, les systèmes photovoltaïques individuels et l’expansion du réseau hydroélectrique. Cependant, sans une réforme profonde de la JIRAMA et une participation accrue du secteur privé, ces projets risquent de rester au stade de promesses. L’exemple de pays comme la Malaisie, le Rwanda ou la Côte d’Ivoire montre que le développement énergétique passe par l’implication des entreprises privées. Madagascar doit s’inspirer de ces modèles pour sortir de l’impasse énergétique et amorcer une transformation économique durable. Télécharger l’article : Ici 🗞 Accédez au Dossier Énergie
Dossier Énergie : Comprendre la situation énergétique de Madagascar

Abstract Madagascar fait face à une crise énergétique profonde, freinant son développement économique. Avec seulement 36 % de la population ayant accès à l’électricité, et des zones rurales largement laissées pour compte, le pays est en situation de sous-électrification critique. La JIRAMA, entreprise publique en charge de l’électricité, affiche des pertes abyssales avec un coût de production atteignant 2 946 ariary/kWh (0,74€) contre un tarif de vente moyen de 372 ariary/kWh (0,09€). En 2023, sa dette cumulée a dépassé 625 millions USD, et l’État dépense 227 millions USD par an en fuel lourd pour des centrales inefficaces. Pourtant, Madagascar regorge de ressources hydroélectriques : 403 sites ont été recensés, dont 134 sites stratégiques pouvant doubler ou tripler la production nationale. Mais le manque d’investissements et la mauvaise gouvernance empêchent leur exploitation. Face à cela, le Plan Énergétique Intégré (PEI) prévoit 7,03 milliards USD d’investissements d’ici 2030, avec une stratégie axée sur les mini-réseaux solaires hybrides, les systèmes photovoltaïques individuels et l’expansion du réseau hydroélectrique. Cependant, sans une réforme profonde de la JIRAMA et une participation accrue du secteur privé, ces projets risquent de rester au stade de promesses. L’exemple de pays comme la Malaisie, le Rwanda ou la Côte d’Ivoire montre que le développement énergétique passe par l’implication des entreprises privées. Madagascar doit s’inspirer de ces modèles pour sortir de l’impasse énergétique et amorcer une transformation économique durable. Nous abordons dans ce Dossier Énergie, la méthodologie et sources des calculs effectués par l’équipe de Diapason. Télécharger l’article : Ici 🗞
Madagascar : rien ne semble pouvoir endiguer une tendance récessive chronique

Abstract Depuis son indépendance en 1960, Madagascar semble enfermé dans une trajectoire récessive chronique, caractérisée par une succession de crises sociopolitiques entravant toute dynamique de croissance durable. Malgré d’importantes ressources naturelles et un potentiel économique notable, le pays reste en marge du développement, incapable de tirer parti de ses atouts. À travers une analyse approfondie des données économiques et politiques, cet article met en lumière l’influence déterminante des élites et la personnalisation des institutions dans la perpétuation de cette instabilité structurelle. L’absence de consensus stable sur les processus d’accumulation et de redistribution des richesses accentue les inégalités et alimente un cercle vicieux de crises récurrentes. Plus récemment, la situation évolue vers une forme de stagnation économique, où ni crises politiques ouvertes ni croissance soutenue ne se manifestent, renforçant ainsi l’énigme malgache d’un appauvrissement continu en dehors de tout conflit armé.
Indice de perception de la corruption 2024 (IPC)

INTRODUCTION Transparency International est un mouvement mondial animé par une vision : un monde où les gouvernements, les entreprises, la société civile et la vie quotidienne des citoyens sont exempts de corruption. Avec plus de 100 sections à travers le monde et un secrétariat international basé à Berlin, nous menons le combat contre la corruption pour faire de cette vision une réalité. www.transparency.org IPC 2024 Sources : https://transparency-france.org/wp-content/uploads/2025/02/IPC2024.pdf
Planification Energétique Intégrée (PEI)

PEI de Madagascar Le Plan Énergétique Intégré (PEI) de Madagascar, élaboré par SEforALL et un consortium dirigé par NRECA International, repose sur une analyse géospatiale détaillée pour évaluer les solutions d’électrification, de chaîne du froid et de cuisson propre à Madagascar. Ce projet s’appuie sur des expériences similaires menées au Nigeria (2021) et au Malawi (2022). Objectifs du PEI Électrification universelle : Développement d’un plan énergétique intégré à moindre coût, basé sur l’analyse des infrastructures et des besoins en électricité, incluant l’expansion du réseau, les mini-réseaux et les systèmes solaires autonomes. Modèle géospatial de cuisson propre : Promotion de solutions modernes de cuisson (électricité, biomasse alternative) pour remplacer les combustibles traditionnels. Optimisation de la chaîne du froid : Intégration des besoins en énergie pour la réfrigération des produits agricoles et des vaccins, en tenant compte des contraintes logistiques et financières. Accès et utilisation des données : Formation des parties prenantes publiques et privées, notamment des femmes, et développement d’une base de données accessible. Plateforme de visualisation : Mise en place d’un outil interactif pour permettre aux acteurs concernés d’analyser et d’exploiter les résultats du PEI. Planification Energétique Intégrée (PEI)
Afrique : Vers un futur ancré dans ses réalités

Abstract L’article « Afrique : vers un futur ancré dans ses réalités » explore les réalités et opportunités du continent, en soulignant la nécessité de regarder en face les dysfonctionnements, les illusions économiques, politiques et sociaux. L’Afrique, riche en ressources naturelles, reste piégée dans un rôle de fournisseur brut, tandis que ses systèmes démocratiques, souvent fictifs, peinent à répondre aux attentes des populations. La dépendance aux puissances étrangères limite son autonomie, malgré les promesses d’investissements comme ceux de la Chine. Pour un futur durable, le continent doit miser sur la transformation locale des ressources, une gouvernance adaptée à ses spécificités culturelles et un investissement massif dans l’éducation pour libérer le potentiel de sa jeunesse. Ces priorités jetteraient les bases d’une autonomie véritablement ancrée dans les réalités africaines.
1820-2020Deux siècles d’histoire de l’école à Madagascar (PDF)

DÉBAT – L’Académie malgache programme un colloque pour discuter de l’état de l’éducation à Madagascar Biographie : Lien
Démocratie par James Ranaivoson

Présentation du livre « LIBERAL DEMOCRACY : WHERE WE STAND, WHERE WE MUST GO” Écrit par Todd A. OLSON et Gjalt R. SMIT (Édité par Morgan Ingwersen – 2022) Et réflexions personnelles sur la démocratie. Lire le livre : Suivre le lien