Depuis quelques années un nouveau discours s’établit en termes d’analyse des difficultés de développement des pays africains et en particulier des pays issus de la colonisation française.
Depuis les indépendances des pays africains dans les années 1960, les modèles politiques, administratifs, éducatifs, juridiques, de croissance et de développement largement mis en œuvre ont été des modèles importés/calqués de l’Occident développé. Ces modèles conçus par des sociétés occidentales, avec des cultures et des histoires de développement économiques et politiques avec leur passé de guerres, de luttes sociales différentes de celles des sociétés africaines s’avèrent désormais complètement inadaptées.
L’inadéquation de ces modèles, aggravée par les injonctions des institutions internationales, a probablement contribué aux problèmes de corruption, de népotisme et de mauvaise gouvernance que connaissent ces pays avec leur lot de conséquences sociales : pauvreté, montées des inégalités, instabilité politique, dégradation de l’environnement.
Les pays africains sont de fait confrontés à des défis spécifiques qui ne sont pas pris en compte par les modèles importés qui ne sont pas conçus pour répondre aux défis que constituent dès lors la pauvreté, les inégalités, les conflits récurrents, la dégradation de l’environnement et le changement climatique. Les modèles importés ne sont pas nécessairement conçus pour répondre à ces défis.
Il est nécessaire et urgent de repenser de nouveaux modèles et de nouvelles relations Nord/Sud plus à même de tracer la voie et l’ambition d’un développement à la hauteur de nos ressources et de nos potentiels. En ce sens, l’émergence d’un discours critique sur ces modèles importés est un signe positif. Il montre que les Africains sont conscients des problèmes que ces modèles posent et qu’ils sont prêts à chercher des solutions adaptées à leurs besoins.