Note de conjoncture économique à Madagascar : Combler le gap de la productivité

LES POINTS MARQUANTS Cette édition de la Note de conjoncture économique de Madagascar souligne que, bien que l’économie malgache se redresse, la croissance reste à la fois inégale et insuffisante pour améliorer significativement le niveau de vie. La Note met en lumière la faiblesse et la baisse de la productivité et souligne la nécessité cruciale de créer des conditions permettant aux entreprises plus productives d’entrer sur le marché et de croître afin de créer davantage d’emplois de meilleure qualité. Pour combler l’écart de productivité, il est essentiel de mettre en place des réformes bien conçues pour améliorer l’environnement des affaires, ainsi que des mesures visant à renforcer les capacités des entreprises et à promouvoir l’esprit d’entreprise. Le rapport « Note de conjoncture économique : Combler le gap de productivité » analyse les évolutions récentes de l’économie malgache et présente ses perspectives à moyen terme. Sa section thématique s’appuie sur les données de l’Enquête sur les entreprises (WBES) de 2022 de la Banque mondiale pour examiner les performances récentes des entreprises en matière de productivité, les principaux moteurs de la croissance de la productivité et les implications pour l’élaboration des politiques. Voici les faits marquants de la Note : 1. L’économie se redresse, mais la croissance reste inégale. Après avoir chuté à -7,1 % en 2020, marquant la plus forte récession depuis la crise politique de 2002, la croissance s’est stabilisée à 4,2 % en 2024. Elle a été principalement portée par l’investissement privé, suivi de la consommation des ménages, tandis que les exportations nettes n’ont pas contribué à cette reprise. Les résultats globaux à l’exportation ont été amoindris, ce qui a ralenti la demande mondiale et fait baisser les prix des principales exportations. L’insuffisance des recettes fiscales limite la capacité du gouvernement en matière d’investissement public et de prestation de services. Malgré les efforts déployés pour stimuler les recettes fiscales, le ratio impôts/PIB reste faible, à 10,8 %. Face à une inflation élevée, la Banque centrale a resserré sa politique monétaire. Le ratio crédit/PIB, fixé à 15,2 % en 2024, reste en deçà de la moyenne régionale de 26,7 % en 2023 en Afrique subsaharienne. Le manque d’accès au financement est une contrainte majeure pour les entreprises. 2. En outre, la croissance économique actuelle ne suffit pas à améliorer de manière significative le niveau de vie, et le taux de pauvreté reste supérieur à celui des pays voisins et des standards internationaux. La croissance actuelle demeure insuffisante pour réduire durablement la pauvreté ou générer un nombre significatif d’emplois. Près de 70 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté international de 2,15 dollars par habitant et par jour, et plus de 70 % souffrent de privations dans l’accès aux besoins essentiels tels que l’éducation, la santé et un logement décent. Seul 54,9 % de la population en âge de travailler est employé, dont 60,7 % dans l’agriculture. Cette forte dépendance à une agriculture à faible productivité, combinée à des opportunités limitées dans des secteurs mieux rémunérés, illustre la persistance de la pauvreté. Par ailleurs, la vulnérabilité de l’économie aux chocs climatiques aggrave encore la pauvreté des ménages. 3. La dynamique de croissance repose sur la mise en œuvre de réformes structurelles essentielles et est exposée à des risques de ralentissement. La croissance devrait progressivement s’accélérer et atteindre son plein potentiel à partir de 2025. Parmi les principales menaces qui pèsent sur ces perspectives figurent les coupures d’électricité récurrentes et le changement climatique, qui affectent particulièrement l’industrie manufacturière et l’agriculture. Pour stimuler la croissance et améliorer les moyens de subsistance, il est crucial d’accélérer les réformes structurelles, notamment dans l’énergie, les mines et le numérique, des secteurs clés pour renforcer la compétitivité et la résilience économique du pays. 4. Il est crucial de favoriser un environnement où des entreprises plus productives peuvent émerger et se développer, afin de générer davantage d’emplois de meilleure qualité. À Madagascar, les 25 % d’entreprises les plus productives versent des salaires pouvant être jusqu’à sept fois supérieurs à ceux proposés par les 25 % d’entreprises les moins productives. Les jeunes entreprises et les entreprises exportatrices, notamment celles qui investissent dans la recherche et le développement (R-D), affichent généralement une meilleure performance en matière de productivité. Cependant, la productivité globale du pays a connu un déclin constant au cours des deux dernières décennies, plaçant Madagascar parmi les nations les moins productives au monde. 5. La croissance de la productivité est entravée par un accès limité au financement, des problèmes d’infrastructure et l’instabilité politique. À Madagascar, seules 8 % des entreprises déclarent avoir accès à un prêt bancaire ou une ligne de crédit. Plus de la moitié (52 %) subissent des coupures d’électricité, et l’état dégradé des routes complique leurs activités. Par ailleurs, 17 % des entreprises considèrent l’instabilité politique comme le principal frein à leur développement, tandis que 30 % signalent un manque de main-d’œuvre qualifiée, limitant ainsi leur croissance. Les entreprises dirigées par des hommes et les entreprises étrangères affichent généralement une productivité plus élevée. En revanche, les entreprises locales et celles détenues par des femmes font face à des obstacles majeurs, notamment un accès restreint au financement, des difficultés à obtenir des certifications de qualité et un manque de personnel qualifié, freinant ainsi leur potentiel de développement. 6. L’amélioration de la productivité nécessitera des réformes bien conçues pour renforcer l’environnement des affaires, ainsi que des mesures visant à accroître les capacités des entreprises et à promouvoir l’esprit d’entreprise. Ces réformes incluent l’adoption d’une législation, telle qu’une loi sur les start-ups, et la simplification des procédures pour faciliter l’entrée et l’exploitation des start-ups, la promotion de la formation à l’entrepreneuriat pour encourager la création de nouvelles entreprises, ainsi que la mise en place d’un programme d’accélération des PME, accompagné d’initiatives de formation des travailleurs et d’adoption de technologies pour renforcer les entreprises existantes. De plus, il est crucial de développer des options de crédit-bail et des services financiers numériques pour élargir l’accès au financement, et de promouvoir des réformes de l’environnement des affaires, telles que la numérisation des services gouvernementaux. Enfin,
Comprendre la situation énergétique de Madagascar

Abstract Madagascar fait face à une crise énergétique profonde, freinant son développement économique. Avec seulement 36 % de la population ayant accès à l’électricité, et des zones rurales largement laissées pour compte, le pays est en situation de sous-électrification critique. La JIRAMA, entreprise publique en charge de l’électricité, affiche des pertes abyssales avec un coût de production atteignant 2 946 ariary/kWh (0,74€) contre un tarif de vente moyen de 372 ariary/kWh (0,09€). En 2023, sa dette cumulée a dépassé 625 millions USD, et l’État dépense 227 millions USD par an en fuel lourd pour des centrales inefficaces. Pourtant, Madagascar regorge de ressources hydroélectriques : 403 sites ont été recensés, dont 134 sites stratégiques pouvant doubler ou tripler la production nationale. Mais le manque d’investissements et la mauvaise gouvernance empêchent leur exploitation. Face à cela, le Plan Énergétique Intégré (PEI) prévoit 7,03 milliards USD d’investissements d’ici 2030, avec une stratégie axée sur les mini-réseaux solaires hybrides, les systèmes photovoltaïques individuels et l’expansion du réseau hydroélectrique. Cependant, sans une réforme profonde de la JIRAMA et une participation accrue du secteur privé, ces projets risquent de rester au stade de promesses. L’exemple de pays comme la Malaisie, le Rwanda ou la Côte d’Ivoire montre que le développement énergétique passe par l’implication des entreprises privées. Madagascar doit s’inspirer de ces modèles pour sortir de l’impasse énergétique et amorcer une transformation économique durable. Télécharger l’article : Ici 🗞 Accédez au Dossier Énergie
Dossier Énergie : Comprendre la situation énergétique de Madagascar

Abstract Madagascar fait face à une crise énergétique profonde, freinant son développement économique. Avec seulement 36 % de la population ayant accès à l’électricité, et des zones rurales largement laissées pour compte, le pays est en situation de sous-électrification critique. La JIRAMA, entreprise publique en charge de l’électricité, affiche des pertes abyssales avec un coût de production atteignant 2 946 ariary/kWh (0,74€) contre un tarif de vente moyen de 372 ariary/kWh (0,09€). En 2023, sa dette cumulée a dépassé 625 millions USD, et l’État dépense 227 millions USD par an en fuel lourd pour des centrales inefficaces. Pourtant, Madagascar regorge de ressources hydroélectriques : 403 sites ont été recensés, dont 134 sites stratégiques pouvant doubler ou tripler la production nationale. Mais le manque d’investissements et la mauvaise gouvernance empêchent leur exploitation. Face à cela, le Plan Énergétique Intégré (PEI) prévoit 7,03 milliards USD d’investissements d’ici 2030, avec une stratégie axée sur les mini-réseaux solaires hybrides, les systèmes photovoltaïques individuels et l’expansion du réseau hydroélectrique. Cependant, sans une réforme profonde de la JIRAMA et une participation accrue du secteur privé, ces projets risquent de rester au stade de promesses. L’exemple de pays comme la Malaisie, le Rwanda ou la Côte d’Ivoire montre que le développement énergétique passe par l’implication des entreprises privées. Madagascar doit s’inspirer de ces modèles pour sortir de l’impasse énergétique et amorcer une transformation économique durable. Nous abordons dans ce Dossier Énergie, la méthodologie et sources des calculs effectués par l’équipe de Diapason. Télécharger l’article : Ici 🗞
Madagascar : rien ne semble pouvoir endiguer une tendance récessive chronique

Abstract Depuis son indépendance en 1960, Madagascar semble enfermé dans une trajectoire récessive chronique, caractérisée par une succession de crises sociopolitiques entravant toute dynamique de croissance durable. Malgré d’importantes ressources naturelles et un potentiel économique notable, le pays reste en marge du développement, incapable de tirer parti de ses atouts. À travers une analyse approfondie des données économiques et politiques, cet article met en lumière l’influence déterminante des élites et la personnalisation des institutions dans la perpétuation de cette instabilité structurelle. L’absence de consensus stable sur les processus d’accumulation et de redistribution des richesses accentue les inégalités et alimente un cercle vicieux de crises récurrentes. Plus récemment, la situation évolue vers une forme de stagnation économique, où ni crises politiques ouvertes ni croissance soutenue ne se manifestent, renforçant ainsi l’énigme malgache d’un appauvrissement continu en dehors de tout conflit armé.
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Indice de perception de la corruption 2024 (IPC)

INTRODUCTION Transparency International est un mouvement mondial animé par une vision : un monde où les gouvernements, les entreprises, la société civile et la vie quotidienne des citoyens sont exempts de corruption. Avec plus de 100 sections à travers le monde et un secrétariat international basé à Berlin, nous menons le combat contre la corruption pour faire de cette vision une réalité. www.transparency.org IPC 2024 Sources : https://transparency-france.org/wp-content/uploads/2025/02/IPC2024.pdf
« Un bon président est celui qui sait nourrir sa population » (Andry Rajoelina, World Government Summit)

Sources : https://www.agenceecofin.com/reflexion/1902-125973-un-bon-president-est-celui-qui-sait-nourrir-sa-population-andry-rajoelina-world-government-summit
La Démocratie selon le philosophe Alain

Sources : https://www.instagram.com/reel/DGA2ocQtAYK/?igsh=dG91c3BjNWZ5bDll
Présidentielle 2023 : Des cas de violations des droits de l’Homme soulevés à Genève

Sources : https://midi-madagasikara.mg/des-cas-de-violations-des-droits-de-lhomme-souleves-a-geneve/?fbclid=IwY2xjawIJjtlleHRuA2FlbQIxMQABHUjyxnr8IIlwFRuuQpePppidfbUHiC9_TDSVDMC3dIjca8Y9ZITB0Rc_jQ_aem_akSnrEXX3BS5vaNX2UG-jg&sfnsn=scwspwa
L’Afrique du Sud suspend officiellement toutes les entreprises américaines sur son territoire !

Sources : https://focusguinee.info/2025/02/12/lafrique-du-sud-suspend-officiellement-toutes-les-entreprises-americaines-sur-son-territoire-reponse-adressee-a-trump/