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Date : 07/10/25

Résumé exécutif

Le dossier L’Afrique et ses transitions explore la prolifération des transitions politiques sur le continent depuis 2020. Il montre que, loin d’être de simples épisodes de rétablissement institutionnel, ces transitions traduisent un bouleversement profond du rapport entre pouvoir, légitimité et souveraineté. Du Sahel à l’océan Indien, la même séquence se répète : un régime civil discrédité, une intervention militaire présentée comme un acte de salut public, puis une refondation promise qui s’installe dans la durée.

L’étude s’appuie sur les cas du Gabon, de la Guinée, du Mali, du Niger et du Burkina Faso, avant d’analyser la situation de Madagascar depuis octobre 2025. Dans chacun de ces pays, la transition s’ouvre sur un discours de rupture et se referme sur une consolidation du pouvoir. La logique du provisoire devient un système. Cette dérive, que Diapason nomme piège Népal, suit neuf étapes précises, de l’euphorie populaire à la normalisation de l’exception.

À Madagascar, la transition actuelle reproduit les mêmes signaux : militarisation du gouvernement, absence de clause de non éligibilité, glissement du calendrier et réduction de l’espace civique. La probabilité de captation institutionnelle durable est évaluée à quatre-vingt-dix pour cent. Pourtant, des leviers existent. Les exemples du Portugal, du Ghana, de l’Indonésie ou de la Gambie montrent qu’une transition peut devenir refondation si elle s’appuie sur la transparence, la limitation du pouvoir et la lutte effective contre la corruption.

Le dossier propose cinq mesures clés pour briser le cycle : récupérer les avoirs, créer une agence anticorruption à dents, rendre l’État transparent, sécuriser les marchés publics et installer une supervision technique limitée. L’enjeu n’est plus de proclamer la refondation, mais de la prouver par des actes. Une transition réussie se mesure à la qualité de ses règles, non à la durée de ses promesses.

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